Chatouillis

Publié le par Monique MERABET

Chatouillis

CHATOUILLIS

 

 

Alors monte

un rire ravi

d’enfant

 

Terminer un bonsaïku. En fait, lui donner une assise. Paradoxe de la lecture du haut vers le bas. Niveau juste au-dessus du mien, le haïku de ma co-autrice évoque les princesses-grenouilles des contes russes.

Ce rire en rappelle un autre celui du chatouillis…

 

Èl i grinp

bébète dann piédkou

digdigué

 

Elle monte

bête dans le cou

chatouillis

 

Ti shomin gran shomin : Avancée des doigts de l’adulte, prêts à digdiguer. « Je vais te manger » ? Effroi feint de l’enfant qui sait que ce n’est qu’un jeu, qui se contorsionne cependant. Et si c’était vrai, la dévoration annoncée ?

Le tout-petit sait encore pour son séjour dans le ventre de la mère. Réminiscence du stade amniotique… et s’il y retournait ?

Lui, il a goûté à la vie au grand air dont l’horizon s’élargit de jour en jour ; il a goûté au délice des sens, aux sourires, aux rires, aux câlins, aux mots doux, au lait tiède, aux autres saveurs qu’il expérimente, garde ou rejette. Lui faudra-t-il se reconfiner à la solitude obscure de l’utérus ?

Et l’agressive montée se conclut d’un chatouillis-caresse, soulagement pour sa chair agacée. Le câlin complice qui suit. Vie belle d’enfant choyé. Ne rien présager de la suite.

C’est ainsi qu’il nous faudrait vivre, se prélasser dans la douceur première ignorante de l’éphémère.

Être tout entier dans ce frisson de brise ce matin. Croire qu’il durera, qu’il nous préservera des ardeurs du soleil déversé sans ambages d’un lac de ciel bleu.

 

Bleu comment ?

Bleu jacinthe

c’est de saison

 

(27 janvier 2022)

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D
Un beau moment partagé.
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M
C'est avec plaisir que je constate que vous produisez toujours d'aussi jolis et pertinents haïkus. Bien cordialement.
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M
Merci Marcel. C'est toujours bonheur de vous retrouver sur mes sentiers haïkistes.
M
Un bonjour amical en passant.
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