Distique à la matguerite

Publié le par Monique MERABET

Distique à la matguerite

DISTIQUE À LA MARGUERITE

 

 

Sérendipité

le bleu du ciel a suffi

bord du lac je suis

 

Au pied du plant de marguerite folle, sur un minuscule îlot d’humus des forêts, s’est élevée une ombrelle de champignon… si finement ciselée, diaphane, aérienne, éthérée… Le charme de l’éphémère en plus.

L’impondérable d’un instant.

Je voudrais en faire un distique, champignon rimant avec le bouton du haïku précédent dans un enchaînement pour bonsaïku. La plante, marguerite folle des talus des Hauts, porte une fleur prête à s’ouvrir, justement. La coïncidence est parfaite.

Les mots pour l’écrire, n’en déplaise à Monsieur Boileau, ne viennent pas aisément pour autant. Ne pas confondre argumenter et poétiser, surtout lorsqu’on se place dans le cadre d’un distique 7/7…

Je me sens plus « Monsieur Jourdain » que jamais. Faut-il dire ?

 

1- Marguerite folle offerte/au pied léger champignon

2- Sur l’humus des forêts lève (ou trône ?)/si aérien champignon

3- Au pied de la marguerite/si aérien champignon

4- Marguerite folle offerte/surprise d’un champignon

5- Pour Noël la fleur offerte/surprise d’un champignon

 

Le dernier distique me semble le meilleur. Il vaut mieux rester neutre, la marguerite folle n’étant pas universellement connue, pas même répertoriée exotique sur les sites Flore de la Réunion. Elle risque même d’être cataloguée  envahissante, invasive, à ne pas planter surtout !

Ah ! De mes vacances d’enfant des Hauts, j’ai gardé l’amour de ces innocentes fleurs de mon environnement quotidien : petites marguerites (folles), galabert, longoz, capucine, glaïeul marron, fougère d’or et carotte sauvage, cette dernière disparue de mon horizon.

Il me reste à retravailler ma deuxième ligne, noter peut-être l’analogie avec ces petits parasols de papier fichés sur les boules de glace du dessert. Inutile et indispensable accessoire soulignant le moment de fête.

L’important est dans la recherche, dans l’élaboration. Mon dimanche entre en poésie dans le sillage de la fleurette.

Sérendipité su cadeau vivant. Un présent peut en cacher un autre. Délectable ambigüité de ce « présent » !

L’ici et maintenant aussi peut mener vers un autre — si lointain, si proche — ailleurs vécu, ailleurs partagé comme le givre de leurs hivers, la pellicule de glace sur la mare…

Cet azur d’un matin d’été me ramène le bleu plus prononcé d’une fête à Copacabana la bolivienne au bord du Lac Titicaca.

J’y étais. J’y suis encore.

 

(30 janvier 2022)

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