La force des arbres
LA FORCE DE L’ARBRE
Mimoza ?
Nou osi nou néna
pèr lo gan dann binjoin
Couleur mimosa
une paire de gants à sécher
dans le benjoin
Fleurs du benjoin. Elles commencent à tisser leurs mandalas de perles. Comme un symbole de pérennité. Les runes de l’arbre, l’expression de sa longévité.
Il y a tant à apprendre de nos piédboi : l’immobilité, le rayonnement, différent à chaque saison, la capacité de résilience. Combien de vieux troncs reverdissent soudain d’une poussée de sève, bouquets de feuilles, de fleurs, de fruits.
Et cette vitalité qui semble n’avoir jamais de fin, tant qu’il y a quelques racines…
J’admire ct arbre à pain dont les surgeons apparaissent aux quatre coins du jardin. Parfois je m’imagine… si on les laissait faire… la maison prise dans un réseau de troncs, de branches, dvenue cabane dans l’arbre comme dans mes rêves d’enfant. Les murs —béton, pierre, chaux, sable, ciment — n’y résisteraient pas. Dans la lutte de l’inerte contre le vivant, le meilleur l’emporte toujours.
Après moi. La maison mourra, ensevelie dans son silence végétal. La belle fin !
Et quand j’écris « silence », c’est à l’aune des humains. Les oiseaux (et les anges ?) peuvent entendre les craquements, les murmures de ces (re)naissances perpétuelles.
Passée la nuit
bouquets roses des feuilles
venues en silence
Parfois, me tirant du sommeil, un halètement me parvient, souffle des fibres qui germent et bouillonnent au bout des branches ou du lit qui se souvient d’avoir été bois.
(26 janvier 2022)