Danse avec la nuit
DANSE AVEC LA NUIT
Danse avec la nuit
ces ombres qui se dessinent
aux volets fermés
Rêver d’être une fleur qui danse, une fleur qui s’ouvre avec la nuit, une fleur qui s’endort aux derniers rayons. Vivre au rythme des astres, sans montre. Regarder le ciel et se dire : il est huit heures… ou ne rien se dire du tout s’il y a trop de nuages.
Mais les végétaux et les animaux savent aussi lire à travers les nues ; pour se guider ils ont l’humidité de l’air, les variations de température, les courants du vent…
Chaque être vivant est une station météorologique à lui tout seul. Mêmes mes os, aux matins un peu trop frais.
Fleur qui danse
saurons-nous jamais
pour ses racines ?
Restent-elles immobiles, tendues pour bien arrimer la plante sur sa tige, leur éviter valse mélancolique et langoureux vertige. Racines crampons dans le sol pour résister aux trémulations que la brise impose.
Je crois plutôt que les racines se mettent en mouvement elles aussi. Comment résisteraient-elles aux frôlements divers, aux micro organismes, aux larves qui prennent forme et s’agitent, aux graines qui germent, à la pousse d’une herbe ou d’un arbre du futur ?
Le monde du dessous est aussi merveilleux que le monde d’en haut. Avec ses mystères en plus.
Une corolle danse
et c’est bien plus
que du vent
La nuit les ombres s’élèvent, flammes léchant le bois des volets : art topiaire de la nuit qui leur donne formes insoupçonnées, chorégraphies de lunes.
Et les étoiles spectatrices. Firmament piqueté de lueurs comme un tapis brodé d’or. Ou feux follets surgissant ici ou là, au gré d’un voile de nuages qui se désépaissit un peu. Alors les étoiles ont l’air de gambiller, elles aussi.
Belle étoile
au rythme d’un arbre
respirer
(6 mars 2022)