Impressions de samedi
IMPRESSIONS DE SAMEDI
Comme un haïku qui passe
et nous laisse légèreté
Par la grâce d'un haïku, le duvet de l’oreiller de Blandine m’effleure au réveil. Mon distique pour lui répondre.
On nous avait annoncé « beau temps » mais la couche nuageuse ne semble pas près de s’éclaircir. Le soleil « à l’ouest », pourrait-on dire ce matin.
Je recharge mon stylo à l’encre « bleu sérénité » — une boîte de cartouches providentiellement retrouvée — et réveille mes sens embrumés au café du Pérou. Le ciel si bleu, là-bas, au-dessus des Andes.
8 heures sonnent. On les entend bien ce samedi où l’activité citadine fait la « grasse matinée » !
Avant la frénésie des embouteillages et des cohues vers les centres commerciaux. Ils sont là pour assouvir les désirs de consommation titillés par toutes ces réclames sur papier glacé que les consommateurs avertis trimballent avec eux… ne pas se faire arnaquer, une remise, c’est une remise.
Je ne participe pas à ces grand-messes du weekend mais n’échappe pas à la pub sauvage semée dans les boîtes.
Hier, au milieu d’un fatras de publicités pour mal bouffe aux emballages « haut degré de carbone », la surprise du délicieux recueil poétique de Christophe Jubien : Une boîte à lettres vide coiffée d’une pomme de pin (Éditions Unicité) : la vie est là, simple et tranquille dans ses petits bonheurs et ses petites misères à prendre avec détachement.
Aussitôt mon haïku pastiche :
Dans ma boîte à lettres
Une boîte à lettres vide…
coiffé d’un lézard
Les lézards verts ou gris occupent souvent la boîte en tôle, à l’abri des chats. Le problème c’est que les petits reptiles restent coincés dans la fente ou dans l’encoignure de la porte lorsqu’ils fuient l’approche de ma main qu’ils jugent dangereuse. Il m’arrive aussi de trouver un animal desséché collé aux gonds des volets.
La vie des lézards n’est pas un long fleuve tranquille.
Chat assis
contemplant lézarde
au plafond
(5 mars 2022)