Effet de vent et de lune
EFFET DE VENT ET DE LUNE
Au ciel moutonnant
la lune disloquée
effet du vent
Un ciel de nuit aux blancs moutons, voilà qui n’est pas fréquent. La pleine lune de juin s’y prélasse. Spectacle confinant au fantastique de l’astre réfractant, diffractant, réverbérant sa lumière…
Ce qui aurait pu être un nid douillet n’est qu’un piétinement, une pataugeoire de boue opalescente. Sur le bord du balcon je contemple le tohu-bohu d’êtres en formation.
Photo à la hâte
combien de temps
durera le chaos ?
Cœur de la nuit au bord du sommeil qui ne revient pas. La pleine lune permet tous les débordements. Bergère maladroite, je mène mon troupeau de pensées rétives et grognonnes.
Oh ! Ne pas les laisser dériver vers quelque abîme de lourdeur et de viscosité. Les conduire sur un chemin de gazon ou de sable où folâtrer à l’aise…
Ne pas rater la bifurcation vers un monde à inventer, tout de sérénité, bordé de talus résilience et bonheurs du jour. Trouver l’entrée, la porte étroite en ce fouillis d’inquiétudes, de désirs étouffés, de frustrations opiniâtres, raisin marron, longoz et galabèr…
Peut-être me faudrait-il une machette, une toute petite pour ne rien érafler des trouées de bleu.
Paradoxe
être et ne pas être
dans mon rêve
Attendre et basculer dans ce court-métrage onirique : « Bébé prend son bain ». Je ne suis ni l’enfant, ni les parents et les personnages me sont des inconnus.
Est-il possible qu’un rêve se trompe de destinataire ?
(15 juin 2022)