Fleurs du sostice

Publié le par Monique MERABET

Fleurs du sostice

FLEURS DU SOLSTICE

 

 

Avant arrachage

dans ma poche billes noires

des belles de nuit

rêver d’un parterre ailleurs

et pourquoi pas sur la lune ?

 

J’ai entendu, il n’y a pas longtemps, qu’on avait fait pousser quelques radis dans la poussière ramenée de la lune ; de là, cette idée (farfelue ?) d’un potager pour ravitailler les futurs cosmonautes.

Ici et maintenant, mon existence arrêtée à ce passage où les mirabilis abondent, devenant envahissantes. Leur grâce m’accompagne au matin d’hiver. Froid, vent et les petits maux qui s’en suivent, allégés par la provende de corolles rose et blanc.

 

Avant d’aller dormir

humer ce parfum d’hiver

belles de la nuit

au nombre d’or harmonique

embellies pour mes rêves

 

Puis au jour nouveau, aller voir en catimini si dans le semis — jadis noyé, ô fleurs des murailles d’Ys ! — ne subsiste pas une graine oubliée de coquelicot qui germerait, grandirait, fleurirait. Pour toi l’abeille, pour ton œuvre au noir de miel et de cire en hexagones.

Sous mes yeux, les corolles refermées. Même si le soleil se cache encore frileusement — mon rêve de couette — les fleurs savent quand il est l’heure. Qu’il est temps de naître et qu’il est temps de mourir…

Je me demande cependant si quelque pensée follette ne couve pas sous la soie de leurs jupons…

 

Une folle histoire

un rêve d’éternité

au sein des pétales

sagesse des fleurs offrant

à demain poignée de graines

 

(14 juin 2022)

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