Travaux d'automne et d'éventail
TRAVAUX D’AUTOMNE ET D’EVENTAIL
Ciel de Pentecôte
dérouler un mantra
de lumière
Travaux d’automne pour écrivaine en hiver : recopier ces bouts d’écriture journalière, ces « coins » à assembler. De gros registres — aspect à l’ancienne — que je relirai, quand je serai bien vieille, si Dieu me prête vue.
Chaque matin
s’illumine mon esprit
je vois encore
Est-il quelque chose de plus important, de plus vital, que de regarder, s’étonner, reconnaître, imaginer ? Et lister à la manière de Sei Shônagon les choses qui font s’attendrir ou frémir ou se souvenir.
Je dispose d’un palais qui n’est pas de pierres et d’ors, que ne hantent pas courtisans en habits brodés. J’habite un palais d’air, d’eau et de lumière où souffle l’Esprit. loin des salutations empesées et des intrigues enchevêtrées.
Mon éventail ne présente pas scènes de samouraïs ou de riches kimonos se prélassant, mais des ciels de papillons, d’oiseaux, d’abeilles, de feuilles et de fleurs, parfums et bruissements.
Porter attention à ce petit quadrilatère de ciel que j’aperçois depuis mon écritoire, c’est comme déplier un éventail, découvrir ce qui était caché et qui se révèle à mesure que l’âme s’éveille.
Télescope
ah ! Lire les kanjis
de la lune
Monde peuplé de fantastiques éphémères tout ouate et duvet. Ciel-tapisserie où se dissimulent étoiles et lune et tous ces astres que je ne verrai jamais.
Bulbul dans le vent
face au ciel
j’essaie son chant
Un oiseau appelle, un autre répond. J’écoute et je ne comprends rien. J’écoute et je comprends tout.
Tout ou rien font la paire, noir et blanc englobant la totalité des couleurs présentes ou absentes. Peut-être est-ce là le secret de la connaissance ? Dans l’acceptation de ne savoir rien, nous savons tout.
La citation du jour :
« Le véritable écrivain c’est l’ignorant de génie qui ne sait rien mais comprend tout. »
Attribuée à Henry Miller dans J’suis pas plus con qu’un autre…
(5 juin 2022)