Travaux d'automne et d'éventail

Publié le par Monique MERABET

Travaux d'automne et d'éventail

TRAVAUX D’AUTOMNE ET D’EVENTAIL

 

 

Ciel de Pentecôte

dérouler un mantra

de lumière

 

Travaux d’automne pour écrivaine en hiver : recopier ces bouts d’écriture journalière, ces « coins » à assembler. De gros registres — aspect à l’ancienne — que je relirai, quand je serai bien vieille, si Dieu me prête vue.

 

Chaque matin

s’illumine mon esprit

je vois encore

 

Est-il quelque chose de plus important, de plus vital, que de regarder, s’étonner, reconnaître, imaginer ? Et lister à la manière de Sei Shônagon les choses qui font s’attendrir ou frémir ou se souvenir.

Je dispose d’un palais qui n’est pas de pierres et d’ors, que ne hantent pas courtisans en habits brodés. J’habite un palais d’air, d’eau et de lumière où souffle l’Esprit. loin des salutations empesées et des intrigues enchevêtrées.

Mon éventail ne présente pas scènes de samouraïs ou de riches kimonos se prélassant, mais des ciels de papillons, d’oiseaux, d’abeilles, de feuilles et de fleurs, parfums et bruissements.

Porter attention à ce petit quadrilatère de ciel que j’aperçois depuis mon écritoire, c’est comme déplier un éventail, découvrir ce qui était caché et qui se révèle à mesure que l’âme s’éveille.

 

Télescope

ah ! Lire les kanjis

de la lune

 

Monde peuplé de fantastiques éphémères tout ouate et duvet. Ciel-tapisserie où se dissimulent étoiles et lune et tous ces astres que je ne verrai jamais.

 

Bulbul dans le vent

face au ciel

j’essaie son chant

 

Un oiseau appelle, un autre répond. J’écoute et je ne comprends rien. J’écoute et je comprends tout.

Tout ou rien font la paire, noir et blanc englobant la totalité des couleurs présentes ou absentes. Peut-être est-ce là le secret de la connaissance ? Dans l’acceptation de ne savoir rien, nous savons tout.

 

La citation du jour :

« Le véritable écrivain c’est l’ignorant de génie qui ne sait rien mais comprend tout. »

Attribuée à Henry Miller dans J’suis pas plus con qu’un autre

 

(5 juin 2022)

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A
Ah, Monique, cette aimante du court que je suis !<br /> Le lisant à voix haute ton beau texte, je l'aurais aimé davantage s'il s'était fini avec le haïku du bulbul, et la si belle ligne J'essaie son chant...<br /> Bisous et bulles de la mare de Plouy et de ses habitants.<br /> Des nouvelles à suivre, par lettre sur un très beau papier tu verras.
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M
Ah le charme du court! Et je te retrouve bien dans ce conseil d'éditrice si pertinent... que je me demande pourquoi ne pas y avoir pensé. Mais je suis bonne élève... <br /> Figure-toi que lors des jurys de haïbuns auxquels je participe, je propose souvent de couper un texte trop long ou de finir sur un haïku percutant.