Morale de riens
MORALE DE RIENS
Rien à écrire
le froid du stylo glissant
dans ma longue manche
les mauvais ouvriers
n’ont jamais de bons outils
Café et pain norvégien. Rien ne vient au bout de ma plume.
Demain le solstice. Et alors ? La Terre n’a pas besoin de moi pour la guider dans sa ronde autour du soleil.
Faut-il transplanter la capucine ? La plantule penche déjà.
Mon horoscope me recommande de renouer avec de « vieux amis ». Peut-être avec les (futurs) héros de mes (futures) nouvelles. J’ai retrouvé dans un cahier quelques fragments de l’histoire d’Alice… mais pas le début des tribulations de Jérôme revenu au pays réunionnais…
Le chaton s’affaire dans le gravier, déplace quelques cailloux, flaire, se met à l’arrêt comme si une proie allait surgir. Et puis il finit par se coucher là, tout simplement. Aussi peu efficient que mon vain déplacement de mots, l’agitation de ces instants du dimanche dans l’espoir de faire apparaître une histoire.
Mais c’est jour de repos. Rien ni personne ne veut endosser la responsabilité de soulever une brindille, ni d’effleurer un caillou dans la crainte de la tempête ou du séisme que cela pourrait créer.
À la radio, Maxime Laope chante Tite fleur fanée.
La corolle d’une belle de nuit qui se referme peut-elle engendrer un déluge de mots ?
Kisa i pè konète disait Papa.
(20 juin 2022)