Souvenirs d'hier et d'avant

Publié le par Monique MERABET

Souvenirs d'hier et d'avant

SOUVENIRS D’HIER ET D’AVANT

 

 

Sérénité

aux premiers rayons encore

le jasmin de nuit

 

Ode au dernier jour de l’année 2022. Sans ressassements ni rétrospective. Sans résolution, sinon celle d’échapper aux réveillons de viandes grasses et d’animaux maltraités. ce sera bien assez de supporter les pétards des autres… à moins que la pluie.

Me rappeler la pluie d’hier. Celle qui est venue à la fin d’une année sécheresse, celle qui s’est mise à tomber pendant quelques heures, comme si de rien n’était, comme si elle avait fait ça tous les jours. Comme si on ne l’avait pas attendue désespérément.

Mais qui aurait le culot de lui reprocher son retard — mieux vaut tard que jamais —, de bouder ce moment de grâce quand la maison s’entoure d’un rideau de gouttes, cependant que la montagne semble s’être évaporée ?

Il a plu sur toute l’île. Alé di partou. La pluie est Alléluia ! Son allégresse perdure dans les teintes ravivées, dans cet étincellement au feuillage des cerisiers, dans le chant plus clair des oiseaux. Et ce matin la floraison d’iris juste sous ma fenêtre.

 

Les volets poussés

la fleur de l’arbre à pain

comme un lumignon

 

Une promesse de fuit. Au soleil, les fleurs de tomates et de morelle se sont emmêlées. Sur le balcon, le persil a levé.

Le chaton tigré furète parmi mes carnets inachevés : haïkus, tankas, micro nouvelles rassemblés, recopiés. Pourquoi me soucier de leur destinée ? Ils ont été écrits. J’ai composé  œuvre. Dématérialisée ? Voilà qui m’inscrirait dans un tant soit peu de modernité.

Le timbre rouge (envoi éco) ne sera plus imprimé par La Poste, toute entière vouée au business… Pour ce type d’envoi, il y aura internet, me sourit une de ces « hôtesses » qui ont remplacé les préposés et autres guichetiers.

Au dernier quart de mon âge, que de bouleversements ! Envie de faire l’ermite et de concentrer mes mots sur ces parfums, ces couleurs, ces chants et la saveur des dernières pêches, des premières prunes… péi, cela va de soi. Et les jamrosats (on disait plutôt jamrozade) sur un étal du marché, hier !

 

Marché de ville

goût-parfum des jamrosats

écho des ravines

tous ces chemins d’autrefois

que vieillesse m’interdit…

 

(31 décembre 2022)

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