Au soleil, la chlorophylle

Publié le par Monique MERABET

Au soleil, la chlorophylle

AU SOLEIL, LA CHLOROPHYLLE

 

Bigarrées

les belles de nuit

au soleil

 

Je me dis que les fleurs se sont laissées surprendre par l’apparition des premiers rayons.

Jour de lumière. Le jardin est heureux et rit de toutes ses fleurs, de toutes ses feuilles. Rire, oui ! Le propre de l’homme, c’est un rictus, un hennissement, des hoquets, un son la plupart du temps dysharmonique. Pour les fleurs, ce sont les couleurs, les parfums, les corolles dansantes.

Je suis une jardinière lyrique !

Joie ressentie à la pluie d’hier, une belle averse en début d’après-midi, les odeurs particulières des végétaux mouillés.

 

L’herbe sous la pluie

me chatouillant les narines

la chlorophylle…

 

Mon haïku pastiche celui d’un jeune élève de CE2 lors d’un atelier (2011) : son premier haïku évoquait « la chlorophylle qui lui chatouillait les pieds… ». Petit garçon poète, le ciel fasse que tu gardes toujours cette spontanéité, cette naïveté sensorielle !

Moi, j’ai recours à recherches Google… pour aller au plus rapide. La chlorophylle est un pigment qui aurait des fonctions désodorisantes. En a-t-elle une odeur pour autant ? Je me lasse vite de tourner en rond et abandonne ma question à ses incertitudes. C’est tant mieux, rien n’est plus ennuyeux que des réponses trop catégoriques qui ferment les soupiraux de la halle aux poésies.

Mes cours de botanique sont loin derrière moi, relégués à la classe de seconde où je découvrais les cellules chloroplastiques des feuilles d’élodée au microscope. Ah ! J’aurais pu poursuivre dans cette voie des Sciences de la Vie et de la Terre… s’il n’y avait l’écorchage de bestioles diverses, et la nécessité d’avoir un bon coup de crayon. Aucun logiciel ne nous apportait son aide à l’époque.

Bah ! Les mathématiques ont toujours su me plaire et titiller ma fibre poétique. Je ne me lasse pas de m’émerveiller de ces pentagones ou hexagones réguliers des corolles — un nombre d’or est caché dedans —, des fractales des feuilles, des irisations des pétales…

 

Prenant tout son temps

l’orchidée n’en finit pas

d’afficher ses mauves

 

(2 mars 2023)

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