Bonjour aux liserons
BONJOUR AUX LISERONS
Ouvrir ma fenêtre
la cour déjà revêtue
de tant de promesses
Bonjour aux liserons alors que l’éclat des mirabilis s’amenuise. Leur bleu bémol lorsqu’on le compare au bleu du ciel. Rien à voir avec lèv an si bémol, cependant.
Voilà qui est admirable ! Moi qui ne comprenais pas hier comment on pouvait distinguer un mi bémol en tapant sur une percussion… je suis devenue « chromométreuse », capable d’étalonner les tonalités de bleus.
Enfin, disons que ma plume est fort affûtée lorsqu’il s’agit de proférer quelques « craques ».
Le mot « ton » s’utilise aussi bien pour un son que pour une teinte. Tissages de poésie : les parfums les couleurs et les sons se répondent.
Les chants alentour
les oiseaux insistent
à mon oreille incomplète
Je ne saurai dire s’ils trillent en do dièse ou en mi bémol ; le les écoute et je comprends qu’ils sont vivants. Que nous sommes vivants.
Faire un tour essentiel du jardin, comme d’une cathédrale de lumière, liserons en vitrail-partition.
Grande ou petite ?
me mesurer à la toise
des crêtes de coq
Louange pour la beauté qui s’inscrit en mes sens, en mes pensées et, c’est du moins ce que je souhaite, dans mes mots.
Écrire, puis laisser ma main faire une pause, me perdre dans le papillotement fuchsia de belles de nuit. Dans l’obscurité, un grand sphinx roux sera venu faire danse nuptiale.
Les amis ne comprennent pas pourquoi je m’accommode de ces buissons envahissants. Palais de nuit pour papillons.
Ce qui demeure invisible n’en existe pas moins au creuset du fénoir où s’élaborent les métamorphoses.
(13 mars 2023)