Cannas en carré
CANNAS EN CARRÉ
Calme de ruelle
aux feuillages immobiles
tournoie une guêpe
Mon regard arrêté au carré que forment les cannas. Au bout d’une hampe surgie en misouk (pendant la nuit ?) ils fleurissent, l’un après l’autre, rouges cocoricos.
Lorsque le jardin élagué s’est ouvert à la lumière, une série de plants ont surgi de terre ordre aléatoire de qui n’a jamais été planté…
Les graines ont attendu vingt ans le moment propice pour hisser leurs cornets de feuilles puis leurs mâts fleuris.
Mon jardin s’enorgueillit aussi de cette orchidée verte attendue plus de trente ans.
Longue patience végétale qui devrait nous sortir de la frénésie du tout et tout de suite, nous faisant acheter fleurs prêtes-à-fleurir, gonflées aux engrais et qui s’étioleront au bout de quelques jours.
Bruit de bétonnière
il nous rappelle sans fin
que nous polluons
Mais il est plus sage d’accueillir les pensées positives venues de notre subconscient, à l’exemple de ces canas venus de celui de la terre. Creuset commun sans doute lié à la nature tellurique de l’île mer-et-volcan.
Reconnaître la mathématique des empreintes que laissent ces forces rémanentes auxquelles nous devons fleurs, feuilles, plumes en harmonie.
Magie inhérente à la Beauté que nous ne pouvons pleinement décoder que par ses manifestations naturelles que captent nos sens. Magiematique du nombre d’or des corolles, des fractales des fougères, des courbes chorégraphiques des abeilles et ce mystère de cercles « pavés » d’infinis.
(2 mai 2023)