Premier Mai d'ici

Publié le par Monique MERABET

Premier Mai d'ici

PREMIER MAI D’ICI

 

 

Premier Mai d’ici

muguet pays défleuri

mon jardin pourtant

à ressentir à écrire

être ici et maintenant

 

Au jardin réunionnais le « muguet » fleurit en février. Faux muguet, me dira-t-on, inodore et presque invisible au milieu des rubans des feuilles. Faux… quoique. Z’avez vu les clochettes ?

Retour en mon jardin la cour, retour aux petits déjeuners d’écriture : quelque nouvelle à mijoter qui verra le jour lorsque j’aurai trouvé le sésame du commencement. Les premiers mots qui coûtent ; après, on se laisse porter par le décor, les personnages créés.

En attendant, je reprends les haïbuns au quotidien.

Pourquoi écrire court, rester dans l’éparpillement, le saupoudrage de mots, pourrait-on dire ?

Peut-être pour me gagner la bienveillance des lecteurs qui me liront jusqu’au bout en rencontrant le texte, libre accès sur le blog. Mes amis savent bien me trouver là.

L’écriture brève (haïku, tanka, haïbun) est en fait la possibilité de partager quelque chose d’à peu près « fini »… jamais accompli tant est long le polissage  vingt fois sur le métier.

Quelques syllabes, quelques lignes. Écrire court, écrire dense afin d’aboutir à un récit cohérent des instants vécus, un peu magnifiés par la poésie et la fantaisie d’envolées insolites parfois.

Le travail de longue haleine que nécessite une nouvelle — un roman, je n’y songe pas — demande que l’écrivain se fasse bourrique et ânier à la fois, qu’il s’attelle à une carriole qu’il remplit, qu’il désemplit, qu’il tire et pousse à hue et à dia. Un cheminement perpétuel qui n’échappe pas au rituel d’ornières comm lors d’un boulot à heures comptées.

Combien de temps? demande-t-on souvent à l’auteur. Combien de temps pour un roman, un chapitre, un paragraphe, une ligne, un mot ? Je ne saurais y répondre … beaucoup de temps, certainement.

Mais suis-je vraiment écrivaine ? Moi qui rechigne à astreindre ma libre écriture à une route droite, passant d’un sujet à un autre, à cloche-inspiration.

Mes brins d’écriture laissent place aux rêveries, aux ressentis, à la méditation d’une pause sous les arbres ou à l’écoute des conversations des perroquets… au vécu d’un jardin où parfums, couleurs et sons se répondent.

Hier, ces propos de la jeune (et sage) étudiante, réalisant combien son « addiction » à l’écran de son téléphone la prive de vie réelle, de communication avec un monde plus riche que cet « univers portatif » qu’elle trimballe dans son sac.

 

Vieillir aujourd’hui

aux vrais jardins du vécu

offerts à mes sens

sans barrière ni écran

si douce est ma liberté !

 

(1er mai 2023)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
"A cloche-inspiration", voilà qui parle à ma cheville en voie de guérison ! Merci, chère Monique, pour ce muguet-péi tellement d'ailleurs.
Répondre
M
Nous voilà donc en harmonie... Même si je ne te souhaite que de vite débarrasser ta cheville de sa "cloche".
J
Merci de ce voyage au pays dew mots, l'écriture est une vaste aventure pleine de surprises.
Répondre
M
Contente de te retrouver Isabelle! Bisous.