Liserons passé et à venir
LISERONS PASSÉS ET À VENIR
Jardin de janvier
Attendant liseron bleu
Un dernier iris ?
Ce matin, j’ai envie de reprendre les listes qu’établit Sei Shônagon (dans Notes de chevet) : ce qui me réjouit en ouvrant les volets.
- Lumières dans le buis de Chine qui va refleurir, arbre fétiche, arbre totem sans lequel le jardin ne serait pas.
- Le violet profond de l’orchidée aperçu à travers les arches que forment les rameaux des cerisiers
- Les rubans de la citronnelle que je sais parfumés ; il n’y a qu’à tendre la main, froisser un peu une feuille.
Holà liseron
Qui s’enroule au « sapin »*
Noël est loin !
(*en fait un cryptoméria en pot relégué au jardin après avoir servi de « sapin » de Noël)
Et vous, liserons, quand vous déciderez-vous à semer vos trompettes bleues dans le fouillis des lianes volubiles qui rampent, grimpent, tournicotent, chantournent à loisir ? Chantourner : tourner en chantant, m’a confié l’oiseau… enfin, c’est ce que j’ai cru entendre.
Souvent, on croit les liserons uniformément blancs. Il n’en est rien, les convolvulacées sont distribuées partout dans le monde (de 1950 à 2000 espèces) et offrent des teintes variées.
Lizron toute koulèr liserons multicolores
Kalité blè tann anparmi le bleu ciel y est aussi
flèr péi lanfanse souvenirs d’enfance
Mov fonsé dann fon ravine violets au fond des ravines
Té anloul l’ame tifiy la de quoi enchanter les âmes
Je songe à tous ces mots-liserons qui poussent dans les livres… Comme ce passage happy end de La fleur de Chiyo (isabel Asùnsolo)
Près du soupirail, des taches vives ont attiré mon attention : dans chaque pot, au bout de minuscules vrilles délicates, de petites fleurs blanches striées de bleu, de rose et de mauve, étaient en train d’éclore.
Des liserons multicolores.
Des gloires du matin à repiquer partout sur la place avec les habitants du Hameau.
C’est ainsi que je devrais ouvrir ma page d’écriture du matin. M’appuyer — m’adosser — à un texte lu et relu et que j’aime.
(8 janvier 2024)