Lumières après l'orage
LUMIÈRES APRÈS L’ORAGE
Orages de nuit
des spirales du café
quel monde naîtra ?
Grondements scindant la nuit d’une faille d’insomnie. Les éclairs en rafales, éblouissent malgré les volets de bois rabattus.
Tohu-bohu d’un monde à venir : je l’imagine de guingois, feuilles et fleurs arrachées.
Tangaj la pli l’orage éclaté
flèr an poundiak pou tonbé tant de fleurs tombées
flèr an poundiak pou énète tant de fleurs à naître
( Monique Merabet, in Cent haïkus pour la paix, Éditions L’iroli)
La paix, le calme d’un matin comme si de rien n’était. La lumière scintille aux gouttes accrochées au buis de Chine, aux rubans de la citronnelle — gouttes parfumées ? —, au rose ravivé des bégonias cœurs-de-Marie.
Cache-cache orchidée
sa lumière d’améthyste
à travers cerisiers
Belle sera la journée. Chaude aussi. Aux J.O des températures, en quel lieu, à quelle heure, le plus haut pic sera-t-il atteint ? Profiter de la véranda à l’ombre, de la petite brise aux éventails du benjoin.
Gouttes matinales
mon jardin a la fraîcheur
d’une cour des Hauts
Rêver de changement d’air, comme autrefois à la case bois sous tôle du Plate pour les vacances.
Libres courses par les chemins herbeux à travers gaulettes de cannes, de géranium, de pommes de terre à « fouiller » en famille et la saveur d’un concombre bien tendre…
Les orages nous tenaient enfermés les après-midi, souvent ; apprendre à s’ennuyer à l’abri, profiter du jour laissé par les volets entrebâillés du côté où ne chassait pas la pluie. Les maisons de ce temps-là, n’étaient point pourvues de vitres… ni d’électricité.
Un livre, cependant, me tenait compagnie pour attendre l’embellie et l’échappée vers le ruisseau impromptu creusant son sillon parmi les ananas. Un peu plus tard, la balade sur la route menant au Tévelave pour cueillir des longoz mouillées : « Pas plus loin que la Ravine de la veuve, hein ! Et vous ne descendez pas au fond »
On promettait, un peu déçues, gardant l’espoir de voir la ravine charriant ses flots écumants, depuis le pont. Ah ! Pouvoir jouer les hérauts : « Zot la vu, la ravine la désandu ».
Enchantement des saisons de pluies.
Fleuve au nom trop court
les eaux de l’Aa débordent
sur Saint-Omer (5 janvier 2024)