Tankas-prose de février (5)
Dimanche 25 février,
Blanche orchidée
et l’anthurium chocolat
aux couleurs de fête
tout autour de la maison
youyous bleus des liserons
Être sur un petit nuage, savoir qu’il ne tombera pas brutalement.
Amplitude modérée d’un yoyo, mes jours balancent entre bleu et gris.
J’ai soixante-quinze ans aujourd’hui
Lundi 26 février,
Dans l’ombre des lianes
calligraphie de pétales
photo impromptue
corolles frangées de gouttes
quelle intensité fuchsia
Se balader après la pluie.
Un carré de jardin, zoo miniature aussi, suffit pour écrire un haïku.
M’inspirer des zigzags d’une guêpe, larme au bord des cils au diapason.
Mardi 27 février,
Orages de nuit
le ciel n’est pas rassasié
se gorgeant de gris
toi qui dors près des étoiles
Pierrot as-tu vu la lune ?
Bouquets du buis de Chine, plante baromètre fleurissant par temps de pluie, tes parfums attireront l’abeille… tout à l’heure, au soleil revenu.
Y a-t-il encore ruche aux alentours ?
Mercredi 28 février,
Bal des liserons
le ciel en milliers d’éclats
est tombé ici
mon cœur chante cantilène
mêmes laudes chaque jour
Écriture répétitive, me direz-vous ! une rengaine genre « comme un p’tit coqu’licot »*
Kigos d’après l’orage marquant le cycle des saisons du Sud. Les utiliser, n’est-ce pas naturel ?
(*ma chanson préférée)
Jeudi 29 février,
Vue de la Terre
seule Dame Lune arpente
le sentier d’étoiles
dans la nuit silencieuse
nous dansons toutes les trois
Nous sommes fils du Cosmos et l’enfant qui demeure en nous sourit à d’invisibles anges. Et à la plénitude de cette éternelle présence… celle d’être avant d’avoir existé.