Hymne à la pluie
HYMNE À LA PLUIE
Ô doux bruit des gouttes !
sur un rêve souriant
me suis endormie
Sous la pluie rutile l’incroyable fuchsia violine des belles de nuit ! Cela suffit pour imaginer une féerie se donnant à volets fermés, un bal bouquet que mène le limonaire des gouttes.
Giboulées de nuit
sur sa haute tige ploie
la fleur de conflor
Le jazz-band du vent était sans doute de la partie, transformant la tranquille pluie en ondée orageuse.
Liserons d’automne
trompettes d’azur dressées
face au ciel gris
« Les orages devraient se poursuivre », légende la page météo sous une trâlée d’icônes-nuages fléchés d’orange.
Devraient ? Ne peuvent-ils être plus précis, plus positifs en m’annonçant l’heure de l’éclaircie ?
Elle viendra, c’est certain ; après la pluie, le beau temps. L’adage que ma voisine provençale déclinait en « il a eu fait beau, il fera beau encore », serait-il devenu caduque pour cause de dérèglements climatiques ?
Je me tourne vers les chats qui font leur toilette comme chaque matin. Y mettent-ils plus de soin que d’habitude ? Aïe ! « Quand le chat se débarbouille, le temps bientôt se brouille… », dit un autre proverbe.
Temps à la pluie, temps incertain. Mais le jardin s’épanouit. De l’herbe renaissante aux plus hautes branches des grands arbres, manguier, avocatier, arbre à pain…
Rayon de soleil
aux couleurs du vieux garçon*
s’attarde une mouche
(*nom donnée au coleus)
N’avais-je pas raison pour le beau temps ?
(4 avril 2024)