Méli-mélo de kigos
MELIMELO DE KIGOS
Brise d’avril
en avons-nous fini
avec les manches courtes ?
chats roux et noir bout à bout
boudins de porte impromptus
La visiteuse féline est venue. Fière, élégante avec son petit côté abyssine, elle qui naquit de chatte écaille-de-tortue, abandonnée sous un combava. Elle vient de la maison voisine ; ses humains dorment encore ou sont partis au travail, elle s’ennuie toute seule. Pour atterrir chez moi elle a sauté depuis un auvent, puis emprunté — je suppose — le papayer mitoyen. Qu’est-ce qu’un arbre sinon un ascenseur pour chats ?
Criaulements… Les « chats-la-misère » qui squattent ma véranda ont réinvesti « leur » parc. La demoiselle BCBG a regagné ses pénates. Bol de lait ?
Visiteuse et « résidents » finiront-ils par jouer ensemble ? À l’instar de ces kigos échangés avec les amis de l’autre hémisphère.
L’image du matin : un érable flamboyant, il s’habille de rouge au printemps puis en automne. Un peu comme notre mâle rouge ?
Ah, je savais bien que nos kigos traversiers finiraient par s’emmêler les pinceaux !
Un érabloyant ! J’ai nommé un arbre d’un joli nom : ma journée en sera ennoblie.
Quoi qu’il en soit, il mérite bien que je lui compose un tanka-sirandane :
Lo piéboi déor
i tonm rouj konm flanboiyan
kosasa in shoz ?
in lérabloiyan pou mèl
sézon lotone èk printan
Mise au français qui donne autre perspective.
L’érable de Plouy
rougeoyant automne et printemps
tiens ! un érabloyant…
cardinal reviendras-tu
à la crête des conflors ?
L’emblématique mâle rouge… Je reprends mon affût depuis la petite table vert d’eau sous la varangue. Un peu de brise, pour ne rien gâter. J’ai sorti un gilet « grandes manches » pour « emparer ».
En me penchant légèrement, je me réjouis du mauve des fleurs du lantana — i di pu galabèr, ma fiy — au pied du buis de Chine, derrière le pylône. L’arbuste a « gagné » sa place au soleil… ma non tropo.
Trouver la bonne exposition pour chaque plante, là où elle s’épanouira : souci de jardinier.
Au balcon, cinq ou six boutons des belles de lune tardives, fleuriront-ils à la pleine lune ?
J’imagine…
(17 avril 2024)