Ecrire sans bémol
ÉCRIRE SANS BÉMOL
LUNE BLEUE et SEPT*
des livres à savourer
avec mon café (* de l’autrice Mariem Raïss)
Grâce des belles rencontres. En livres, en présences, en conversations et rires.
La vie est belle de tout cela et de ces îles qu’elle nous offre, qu’elle nous fait aborder au fil des amours — vécus, rêvés, inventés… qu’importe ! — à ceux qui savent si bien mal aimer (citation extraite de Lune bleue, justement)
La vie s’écrit feuilles, fleurs, plumes et chants, odeurs. Et mes mots… et mes mots, tentant d’en dire la beauté.
Écrire sans bémol. Ce matin, je n’ai pas écouté la radio des fâcheux ; je me suis réveillée avec un message ensoleillé : passer une journée à la plage aujourd’hui.
J’imagine. Je sais. La chaleur sur la peau nue, quelques frissons après le bain, le clapotis des pas en lisière d’eau et de sable, les petits poissons qui virevoltent dans l’écume, les oursins, les ophiures, accrochés à un îlot de corail échoué.
Et puis s’asseoir sur le sable, y creuser un nid à la mesure des courbes de son corps, laisser couler entre ses doigts une poussière dorée d’où se détacheront minuscules bribes de coquillages ; là aussi, imaginer, se souvenir : néna des millions d’années ke nou lé la**…
Le ciel là-bas comme ici, zébré de joyeux coups d’ailes, où irez-vous aujourd’hui ?
Matou noir et blanc
à l’affût sous le jasmin
un chant qui s’éloigne
beuglements et bêlements
l’Aîd : jour de sacrifices
La shanse ti kanar la pa la shanse ti poulé. Accepter que, dans l’existence, se mêlent plaisirs et douleurs et destinées différentes.
Hasard ? Je tombe sur cette citation de Baudelaire, tirée des Paradis artificiels :
« En effet, tout homme qui n’accepte pas les conditions de la vie, vend son âme. »
Sujet possible pour épreuve de philosophie au bac… Tiens ! C’est aujourd’hui. Je m’y attarde un peu, par solidarité avec les vrais candidats devant leur vrai sujet…
Que sont ces « conditions » de la vie ? Beauté et joies y sont-elles comprises ?
La phrase de Baudelaire m’apparaît comme une version philosophiquement correcte de la fameuse réplique de Marius dans Marcel Pagnol : « Quand le vin est tiré il faut le boire… même s’il est bon. »
Le cru de ce mardi me réjouit le cœur : gouleyant, fruité et ce parfum iodé se mêlant aux effluves s’échappant des cuisines alentour. Mon écriture accompagnée.
Le géranium rose
plus éclatant que jamais
vus avec le cœur
(18 juin 2024)
**chanson du groupe Ousanousava