Tambours battant
TAMBOURS BATTANT
Au matin si bleu
ah, laissez chanter les oiseaux
tambours redondants !
Tambours malbars ? Pour quelle fête ?
Roulements que m’apporte le vent. Parfums et sons voyagent au gré des courants aériens. Les couleurs aussi, si on tient compte du chatoiement lorsque la brise joue avec la lumière, disperse les ombres, fait luire un fruit ou un lézard caché.
Rose des vents
arrêtée
sur brise
Comme cela s’accorde bien avec le mauve de mon gilet !
Le vent est une cause aux multiples effets, une source aux multiples ruissellements. La création, elle-même n’est qu’une impulsion d’atomes rebondissant, se diversifiant.
La nature a horreur de l’uniformité. Pas de la vacuité, silence et immobilité.
Surgissant du tronc étêté, une branche s’épaissit, se chantourne pour hisser au soleil le macramé des feuilles du cyprès. Les limbes du haut communiquent avec les limbes du bas, par sève interposée. Verticalité sans domination.
Tête coupée
il s’arrondit
le pêcher
Sept mots. Mes haïkus se font minimalistes pour mieux se gorger de sensations, de non dits, d’imaginés…
Sans une bonne pincée de silence intérieur, le poème ne tient pas debout. Le silence lui est subsistance.
Au loin, les tambours se sont tus, remplacés par des voix hautes d’orateurs vociférant. Tour de Babel du monde où nulle entente n’est possible puisque nul ne s’efforce d’écouter l’autre. Par là vient (toujours ?)le chaos.
Neuf heures sonnent, ramenant le temps buissonnier en ses rives endiguées.
Cloche battante
cours ordonné
de mes heures
(11 juillet 2024)