Mandalas et arabesques
MANDALAS ET ARABESQUES
Lézarde au mur
me revient au goutte-à-goutte
un étrange rêve
Les rêves sont-ils issus des failles de l’inconscient, laissant sourdre évènements racornis, qu’on croyait abolis ?
(aboli : qui disparaît après acquittement, dit une définition de mots croisés)
Ah ! Laissons les rêves à la nuit !
Mon café s’agite
le mandala rassurant
des feuilles du benjoin
Les îles arabesques qui se sont formées à la surface du café, se sont dispersées à mon souffle. Présage ?
Pause d’écriture. Sharou s’est installé — carrément carré — sur mon cahier. Les spirales inscrites sur ses flancs me semblent immuables, d’une stabilité réconfortante.
Ce félin, est-il mâle ou femelle ? Kisa i pè konète ? Peut-être ne se décidera-t-il jamais pour l’un (mot masculin) ou l’autre (mot féminin) ?
L’observation de la compagnie de chats errants (harets ?) qui envahissent ma cour, montre d’étranges comportements.
Je préfère me pencher sur la cosmogonie du café. J’ai déjà mis en boîte une belle collection de ces œuvres tournées ou soufflées, représentations de mondes éphémères.
Que cherches-tu au noir du café ? Le soleil ?
Tasse vide
voilà le soleil
qui s’annonce
Enchaînement de cause à effet ou succession aléatoire d’évènements ?
Pour établir une loi scientifiquement correcte, il me faudrait renouveler l’expérience maintes fois, dans les mêmes conditions. La présence du chat est-elle accidentelle, voire anachronique, ou est-ce le catalyseur indispensable à l’alchimie du soleil surgissant des profondeurs du café ?
Las ! Demain, le soleil ne se lèvera pas à la même heure, le ciel n’aura pas la même lumière… pas plus que je ne boirai le même café qu’aujourd’hui.
Pourquoi y a-t-il
autant de fruits au ricin ?
faut-il les compter ?
(7 août 2024)