Art et graffiti

Publié le par Monique MERABET

Art et graffiti

L’ART ET LE GRAFFITI

 

 

Lavande sans fleur

au vert bleuté des feuilles

s’est ouvert l’iris

 

Jour d’iris fane-fané un peu partout. Quelques feuilles jaunes au pêcher : indice de floraison annoncée ? Mais si tardivement…

Le pié goyavié, lui est tout faraud de ses boutons. Espérer une cueillette — fruits pas trop piqués, s’il vous plaît ! — à l’été. Ainsi font les arbustes des Bas.

 

Pets en rafale

les liserons me bombardent

graines en passant

 

Envie de planter, de semer. Les plus belles fleurs, les fruits les plus savoureux s’élaborent à partir de graines qui se meurent. Poussières, sont nos commencements.

À la surface du café, j’ai soufflé un visage. Un peu style graffiti, un peu effrayant de prime abord. Mais en y regardant de plus près, ne voit-on pas émerger des colombes ?

Retour à un tableau exposé à La Cité des Arts ; ce que l’observateur y voit, détournant la pensée intime du peintre.

Imaginer la Terre devenue patate cabossée d’où s’effacent îles et continents. En plein milieu, le sigle « Peace and love » fait penser à silhouette d’humain étreignant sa planète jusqu’à l’étouffer… ou sparadrap hâtivement posé et devenu inutile. Il est trop tard… semble dire la colombe de la paix prenant son envol au coin supérieur du tableau. Elle porte sur son dos un lapin. Le dernier lapin d’une terre dévastée ? Va-t-elle l’emmener jusqu’à la lune où un dieu l’avait posé autrefois ?

Chaque œuvre, due au hasard ou issue d’un désir d’artiste, porte en elle kyrielle d’interprétations. Chacun la voit sous son angle personnel, reflétant ses craintes, ses espoirs.

 

Tableaux graffitis

et l’odeur des bombes

ah ! ces fish and chips !

 

Un autre tableau… Ce pêcheur m’apparaît comme un pinocchio au visage cubiste, traits réfractés à tout va, sans doute d’avoir trop scruté le miroir des eaux, zigzags de lumière réarrangeant de travers les yeux et la bouche. Seul un bâton qu’on reconnaît comme canne à pêche, justifie le titre de « Pêcheur ». Manifestement bredouille. J’ai envie de fredonner Mon mari péshèr, oukilé poison

Et soudain, en s’éloignant à l’autre bout de la salle, se révèle le POISSON ! Une gloire de poisson barrant toute la peinture. Je ne vois plus que lui. Surprise d’une balade impromptue.

 

(20/21 octobre 2024)

 

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