La guetteuse
110125
LA GUETTEUSE
Guetteuse en nuages
dans l’infinité d’azur
mon œil se lasse
rien ne s’inscrit dans le ciel
quoi qu’en dise la chanson
Louer le ciel bleu, au lieu de le maugréer : c’est bien plus gratifiant.
« Allume une bougie au lieu de maudire l’obscurité », dit un proverbe arabe. Même si on n’a pas de bougie, ni de voisine ?, susurre ma VI (voix intérieure). Oui, kaminmsi.
Les bougies… Suffit d’en fabriquer, de les peindre, de les tricoter… ou juste imaginer.
Faire de mon journal un atelier créatif de bougies, ou de lampes, ou de fanal, cela n’est-il pas un peu présomptueux pour mes maigres capacités manuelles ? Euh… siouplaît… un poème, cela ira aussi ?
Mes mots feront une bougie, droite comme un I — ah ! ça rime… c’est bon signe — , le point-flamme flottant au-dessus, faisant oublier cette mèche maladroite qui peine parfois à s’illuminer. Elle sera cire d’abeille, évidemment. J’ai encore un trognon de celle offerte par les abeilles de Plouy, elle a déjà servi et s’agrémente de coulures sculptées comme aux cierges ex-voto des églises. Un trésor à ne pas galvauder pour réparer une simple panne d’électricité, par exemple ; mon reliquaire mérite plus noble aspiration, prière plus ardente de guérison, de réconciliation.
Et si on a paresse au bout des doigts, que les mots n’y viennent pas, débusquer au jardin de ces fleurs-flammèches qui se hérissent dans l’ombre. Ah ! Quand la pluie reviendra, je planterai au balcon un pied de lanterne, déclinant ses épis coniques nués de jaune, orange, rouge. Promesse.
Rèss pa dann fénoir
au jardin j’ai candélabres
fleurs de benjoin
à l’ombre bleue de lavande
la plante chevrette luit