Une rose à l'écriture
250330
UNE ROSE À L’ÉCRITURE
Haïku
j’ai poussé la porte
d’un ailleurs
Écrire est évasion, Sésame pour entrer dans l’univers intrinsèque des mots, ceux qui ne disent pas forcément la réalité du vécu. Un entre-deux dans lequel se côtoient — s’interpénètrent — présent et passé, présences et absences.
Eden, lieu privilégié où l’on s’abandonne, parapet contre les soucis, les ressentis négatifs, lampe qui permet de rechercher essence sacrée, ou éphémère certitude face à l’impensable. Je suis.
Égrener litanies d’écriture…
Parfum de roses
au jardin du dimanche
portail refermé
Souvenir odorant de ma visite d’hier. L’évoquer permet d’approcher l’inatteignable réel, de prolonger l’enchantement, de le faire déborder des frontières d’un parterre de roses. Mettre une rose à mon écriture.
Peut-être fleur de ce rosier qui poussait au jardin de la maison natale, au pied du palmiste sur lequel s’enroulait plant de vanille. Les fleurs naissaient crème, ivoire et se teintaient de toute une palette de roses avant de se faner, incarnat. On l’appelait « désespoir du peintre », un nom créole pratiquement endémique puisque circonscrit à l’île (information piochée à un wiki).
Je ne suis pas certaine qu’il soit considéré comme « rose de Bourbon »… ne pas confondre avec pié roz péi…
Mais le rosier de mon enfance a bien existé et il existe encore. Peut-être finirai-je par en trouver bouture pour mon jardin. L’écrire, c’est l’ancrer dans l’enchantement de sa palette de teintes — que je n’avais pas remarquée alors, tant elle m’était naturelle, innée —, mais aussi le goût un peu acre de ses pétales portés à mes lèvres, dînette de jardin.
Écrire pour la rose
dans ma tête un vieux refrain
martins restant muets
Écrire, parfois, c’est tenter de gagner l’inaccessible étoile… et y parvenir pour un instant, pour un instant seulement.
Ah ! Les vers des poètes (poèmes ou chansons) accompagnent toujours mes improbables quêtes.