Le silence du lundi

Publié le par Monique MERABET

Le silence du lundi

250421

 

LE SILENCE DU LUNDI

 

 

Chants épars

la ville encore endormie

d’un lundi de Pâques

 

Le silence. Les oiseaux, eux-mêmes ont mis la sourdine. J’aime ces sons ténus qui flottent et s’éparpillent, emplissant l’air, le tapissant plutôt comme une prairie émaillée de fleurettes.

Un joli dessin se forme sur mon café, que je laisse en suspens, le temps de contempler, de méditer, d’imaginer ce qu’il représente.

Deux mondes séparés par un courant rapide.

Deux continents-miroir. Peut-être celui des vivants et celui des morts que nous ne saurons joindre tant que coule la vie.

À moins que… ce fluide vital qui nous inonde ne serve de pont entre nos amours qui sont encore à nos côtés et les disparus chers à nos cœurs.

Séparation entre le monde du réel et le monde des rêves par un fleuve de conscience.

À l’image des jours pitaclés de musique, succédant aux nuits champs d’étoiles.

L’invisible et le visible, simultanément.

L’ici et l’ailleurs réunis, aussi. Tôt ce matin, les pixels d’un minaret marocain, phare d’une aube qui se lève, ou les parallélépipèdes japonais donnant l’illusion de chouettes.

Cartes postales instantanées, voyages intemporels d’un espace à un autre, faisant fi des fuseaux horaires et de la césure d’un équateur, signes qui relient de vivant à vivant, ou jardin en prière qui unit les âmes.

Tant que demeure la vie et l’envie de réciter ce mantra de poète :

 

Le ciel est par-dessus le toit

Si bleu, si calme

Un arbre par-dessus le toit

Berce sa palme

 

À quelques terrasses de distance, je regarde le cocotier immobile. Hum ! Ne l’ai-je pas vu frémir ?

 

Palmes impavides

oh ne ressentez-vous pas

les frissons du temps

et le vent qui vous caresse

d’un frôlement d’ailes blanches ?

 

 

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