Faut-il joindre une photo?
250506
FAUT-IL JOINDRE UNE PHOTO ?
Photo liseron
éclaboussures de ciel
ras du sol
préférez-vous les cerises
vues d’en-haut ?
Le joli ciel grumeleux de ce matin tantôt là s’est empressé de se dissoudre dans l’azur ; nous aurons une journée agréable, dit la météo.
Sans une photo, qui me croira ?
Est-il important que l’on me croie ? Qu’on apporte foi à mes galipettes d’écriture en mai fais ce qu’il te plaît ?
J’aurais pu aussi bien raconter que le ciel était bas ou rose, ou que de grands anges s’y prélassaient. Cela n’aurait pas davantage d’incidence sur le cours de la journée. Quoique.
Les mots sont là pour colorer, imager, transformer la réalité. Donc écrivons ce qu’il nous plaît. L’essentiel, c’est de ne pas rajouter d’angoisses, de souffrances, de stress au monde présent.
Deux jeunes bulbuls à cravate blanche, se tiennent koléséré sur le câble. La scène n’est pas imaginaire, je les ai réellement vus… pas de photo.
Les liserons de mai courent, courent dans l’herbe ; ils n’ont pas le temps de grimper avant de fleurir. La saison d’hiver s’avance : « un front froid s’installe au sud de l’île, dit la météo.
Mais peut-être y a-t-il eu un orchestre de becs-flûtes pour que les clairons bleus se déploient, Alléluia, Hosannah !
Invention ? Moi, cela ne me semble pas plus impossible que ça. Portes et fenêtres solidement barrées, qui sait ce qui se passe dehors ?
J’ai même vu une coccinelle sur le citronnier. Où ça ? Désolée, elle s’est envolée.
Et si Dieu était dans l’intensité du silence quand la perceuse d’en face se tait ? Il n’y aura pas de photo non plus.
De la nuit
traces du passage
des chenilles
où sont les grands sphinx
d’antan ?