Compter les iris ou les étoiles
251010
COMPTER LES IRIS OU LES ÉTOILES
Cigogne d’octobre
largage de fées-iris
pour printemps austral
In lavion la nuite
la fane ziriss an poundiak
ronn lo fé dann jardin
Ce matin, jardin en fête. La fête des iris qui se sont multipliés dans mes parterres et des fleurs sont apparues de tous côtés de la maison ; ils vont en lignes, en bandes, en farandoles, en bouquets, en guirlandes… Chaque groupe mérite une photo.
Mais, gardez vous de les dénombrer, ces étoiles faisant du jardin un ciel !
« Amonte pa bann zétoil sanm lo doi, sinonsa ou va guingne poro », menace un proverbe créole.
Poro est le terme créole pour désigner les verrues. Au temps longtemps, on en voyait beaucoup aux doigts ou aux orteils des gens de la campagne — du moins, celle que j’ai habitée dans les Hauts de Saint-Leu. Les conversations du voisinage allaient bon train sur les moyens de s’en débarrasser. Je me souviens des haricots à faire germer en pansement ou des gousses d’ail… petit frisson pour qui connaît les histoires de vampire.
Un côté maléfique certain pour ces excroissances qui apparaissaient mystérieusement ; les verrues ont toujours été considérées comme marques que le diable laissait aux sorcières du temps passé.
On comprend que dans les esprits encore marqués de superstitions, l’apparition de ces poros soit de nature à affoler la personne ainsi stigmatisée.
Étaient-ils vraiment plus nombreux en ce temps-là ? N’est-ce pas là une estimation statistique fantaisiste, sans bases solides ? Nos aïeuls étaient-ils davantage « bailleurs aux étoiles » que nos contemporains ?
Et pourquoi ce nom de « poro » ? Une de mes collègues originaire de la Creuse, m’a assuré que chez elle aussi, verrue se dit poreau (déformation de poireau ?)
En fait la verrue est une excroissance de peau due à un papillomavirus, à une carence en magnésium, une maladie ordinaire, quoi ! Mais quand on creuse un peu, on apprend que ces anomalies sont parfois d’origine somatique : stress, angoisse, et même jugement négatif sur ce que l’on fait… Oups ! le syndrome de l’imposteur n’est pas loin !
N’empêche que. Qu’est-ce qui m’a pris d’y mêler d’innocents iris ?
Beautés sans pareilles
je me sens coupable, iris
d’y mêler verrues
Ziriss parèy zétoil
pa inn rézon malparlé
an vilin poro
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