La vie ne tient qu'à une fleur
251019
LA VIE NE TIENT QU’À UNE FLEUR…
Porte grande ouverte
la dentelle des fougères
mousse de rayons
kintsugi* d’iris d’un jour
aux brisures des carreaux
(*kintsugi : l’art japonais de réparer les céramiques brisées de jointures en or)
Au vent du matin, un rond aléatoire de lumière palpite au plafond : ombre mouvante de ce qui danse au dehors.
Derrière les fenêtres fermées, un monde clos reflète les péripéties extérieures. Au fin fond de l’âme des carmélites, se réverbèrent sensations du monde profane.
Et puis… le vent a cessé, le vibrion du plafond disparaît.
Dès lors, qui effacera de mes réflexions les soucis du quotidien ? Qui m’offrira résilience ?
Les pensées des passants du désert ne se résument pas à grains de sable arides ; elles se colorent du vert d’une oasis, de mirages de lacs bleus ou de villes blanches aux remparts crénelés.
Et vous, mes sœurs encloses au silence et à l’obscurité des voiles, vous abritez pensées de liberté, de légèreté. Comment supporter le présent incarcéré, sinon en rêvant d’une fleur secrète qui viendra apaiser et réjouir les instants bâillonnés ?
En mon jardin sauvageon, je guette le crocus mauve, peut-être originaire d’un lointain reg. Ah ! L’éclosion des crocus des sables après l’improbable ondée ! Je prie que ce miracle me visite encore.
Mon bonheur ne tient qu’à une corolle qui s’ouvre, qu’à un chant d’oiseau qui s’élève. La vie n’a de sens que par ces signes qui ancrent nos jours.
Pointe d’un choka
un cardinal en vigie
l’adieu au jardin…
la maison qu’on doit quitter
ah ! que sa joie nous demeure !
/image%2F0790139%2F20251023%2Fob_e35b3a_20251002-090213.jpg)