LE SECRET (V)

Publié le par Monique MERABET

LE TERRIBLE SECRET

(Yasmine SARTRE)

 

 

Ce Samedi-là, vers 23 heures 30, un homme marchait rue Malartic sous une fine pluie. Il marchait d'un pas décidé. A le voir ainsi, on aurait dit que rien n'aurait pu l'arrêter. Dans cette nuit froide et désolée, il avançait seulement accompagné de son ombre sinistre, se faufilant sur les murs.

 

A cette heure-là, il n'y avait plus âme qui vive, cent lieues à la ronde. L'homme se contentait d'avancer, totalement fermé à la désolation de la rue. On entendait les gouttelettes de pluie sur son blouson noir.

 

Il approchait maintenant d'un pas plus vif du commissariat dont on voyait l'enseigne, cinquante mètres plus loin.

 

On distinguait bien son visage sous les réverbères. C'était un homme brun, il devait avoir cinquante ans. En scrutant son visage on devinait facilement une colère rentrée. Et en s'approchant de plus près encore, on aurait pu deviner l'angoisse qui l'étreignait.

 

Des paroles amères qui venaient d'être échangées avec sa femme, résonnaient encore dans sa tête. Tout ça à cause de Jonathan ! Ah ! Ce Jonathan, il n'en ratait jamais une. Mais la coupe était pleine.

 

La police avait téléphoné. Des gens s'étaient plaints du tapage nocturne. Et leur enfant, mineur était impliqué. Mais quels gens ? Des riverains du Bas de la Rivière. Mais c'était quoi le problème ? La police était catégorique : leur fils était mêlé à une sombre histoire de coups de couteaux. On parlait même d'une affaire de drogue qui avait dégénéré. Jonathan se droguait-il ? Des inconnus étaient sérieusement blessés. Qu'avait-il fait au juste ? Des inconnus étaient en fuite. Et où pouvait-il être maintenant ? Mais attention, des arrestations allaient avoir lieue...

 

Et maintenant, à cette heure tardive, et sous cette pluie froide et persistante, un père en colère avançait. Une voiture de police vint à le frôler, gyrophare allumé. Les reflets rougeoyants éclaboussèrent le bitume luisant. L'homme jeta un œil sur la route et il frémit instinctivement...

 

Il bifurqua dans l'entrée du commissariat.



 

.

 

.

 

Publié dans LE SECRET

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
pauvre père. la vie d'un père n'est pas facile.aurons-nous la suite.bisous
Répondre
J
C'était vraiment une bonne idée de demander à chacun un secret. Ma photo est bien choisie. C'est ce que j'aurai pris aussi.Amitiés,Joséphine.
Répondre
B
Les ados,ça craint parfois,mais on le cache comme une honte!Amitiés Joséphine et merci pour ce texte-émotion!
Répondre