Au fil de l'eau (2)
(image Flickr)
LE CRI DE LA CARPE
L’eau du ruisseau devient de moins en moins potable…
Ah ! Pleurez les courants limpides des beaux jours
Quand s’y désaltérait une colombe affable !
Oui ! Vous pouvez gémir : l’homme seul est coupable !
De l’ondine nature, il fane les atours.
Ses poisons ont rendu l’onde pure imbuvable.
Adieu claire fontaine où passaient les amours.
L’eau du ruisseau devient de moins en moins potable…
Et moi, pauvre alevin, à en suivre le cours
Périrai-je asphyxié, me traînant sur le sable ?
Vous mettrez, dites-vous, du vin à votre table.
Je reconnais bien là vos cyniques discours.
Au cri du carpillon vous restez comme sourds.
L’alcool vous ferait-il le cœur impitoyable ?
Offrez un happy end à cette triste fable.
Humains, réveillez vous ! Venez à mon secours !
Note: ce poème est un "Nombre d'or". Il est construit sur deux rimes et les strophes comportent successivement 1 - 6 - 1 - 8 vers.
1,618 c'est l'écriture décimale approchée de ce "nombre d'or" qui a servi depuis l'antiquité à donner des proportions harmonieuses aux ouvrages d'architecture. Il s'agit en fait du rapport entre la Longueur et la largeur d'un rectangle d'or.