Chambre (8)
Un départ
(Anick BAULARD)
Au profond de la chambre
Le tic-tac s'époumone
D'une horloge très vieille
Et qu'elle n'entend pas
Au plus noir de la chambre
La lune se lampionne
En quatorze juillet
Qu'elle ne dansera pas
Aux brumes de la chambre
Des parfums papillonnent
De simples oubliées
Et qu'elle ne sent pas
Aux rideaux de la chambre
Ses rêves s'enjuponnent
De voiles de bateaux
Qui ne vogueront pas
Au miroir de la chambre
Le reflet se brouillonne
D'un visage émacié
Qu'elle ne reconnaît pas
Au secret de la chambre
Une lampe s'étonne
De veiller un départ
Dont nul ne parlera
Au tréfonds de la chambre
Où la vie s'empoisonne
J'eusse aimé retenir
Cette pauvre âme-là.