Chemin d'écriture
CHEMINS D’ÉCRITURE
L’écriture évolue ; du moins mon écriture évolue, celle de la poésie surtout.
Dernièrement, j’ai ressorti quelques sonnets pour mon blog, afin de marquer un événement, d’illustrer un haïbun, de proposer un écho à un blog ami…
Comme ils me semblent artificiels pour ne pas dire ampoulés ! Mais c’est un peu la loi du genre et c’est ce que je retrouve chez beaucoup de poètes contemporains qui se contentent de célébrer la beauté. Je m’inclus dans cette mouvance, bien entendu. La recherche constante d’une rime riche, le respect d’une métrique exigeante conduisent à de beaux textes bien léchés, bien polis… et qui suscitent l’admiration, chapeau, l’artiste !
Mais il n’en demeure pas moins que la plupart d’entre eux sont un peu vains, un peu vides. Tout le monde n’est pas Baudelaire !
La poésie de forme classique confère aussi au poète un statut anoblissant celui qu’on imagine, à son bureau, retouchant, raturant, consultant ses dictionnaires afin de polir le poème-diamant le plus étincelant possible, bref, accomplissant un vrai travail. Je n’utilise pas le mot « labeur » car l’écriture poétique qui permet de jouer avec les mots, avec leurs sens est source de plaisir et non de peine… du moins pour moi.
Rien à voir en tout cas avec la spontanéité des griffonnages (supposés) des haïjins !
L’oiseau… là !
au dos du ticket des courses
mon haïku
Le haïku est tellement plus riche, plus vrai, plus partageux avec ses non-dits, ses non-répétitions…
J’en veux pour preuve mon texte « Flânerie sur quelques vers* » et le haïku que m’a offert en échange l’ami du blog d’à côté, sur le même thème :
Flottant dans
l’air, ces quelques mots
inconnus
(m.o.p link)
Ma préférence va au haïku…
Cela dit, je ne renie rien de ma quête poétique. Á chaque étape de ma vie de poète, j’ai découvert une forme d’écriture me permettant d’avancer, d’aller aussi loin que je puisse le faire vers le partage de ce qui est beau, de ce qui est bon en ce monde.
Jusqu’au cri, jusqu’au chant, jusqu’à la prière… et le silence en contrepoint.
Sans rien dire
une abeille au cœur
du jasmin
(Monique MERABET,18 Juin 2012)
*... que vous pouvez retrouver sur Patpantin: Flânerie...