Dimanche, on tourne... les pages (14)
POÈMES AU TOURNESOL
Quand il est mort le poète…
« Jean-Claude a quitté son corps terrestre hier soir… Il n’a pas souffert, s’est éteint comme un petit oiseau… »
Extraits du mail d’isabel m’annonçant la nouvelle, ce mardi.
Un poète disparu. Un poète, presque un inconnu…
Faut-il être triste ? Faut-il regretter que cet amoureux de Poésie n’ait pas été reconnu, mis à sa juste place de son vivant ?
Combien d’entre nous connaissent Jean-Claude BARDOT, poète de Beauvais ? Combien ont eu le privilège de le lire, de partager ses mots ?
Poète il est ! Magnifique poète qui ne tenait à la vie que par le fil sacré de la Poésie. Il vivait la Poésie comme une religion, au sens littéral du terme de « ce qui relie » les hommes entre eux, les hommes à Dieu, à cette force qui nous insuffle Vie et Amour.
C’est du moins ainsi que j’ai ressenti ses poèmes, ceux de ce précieux petit livre des « Poèmes au tournesol » édité en 2008 aux Éditions Liroli.
Ah ! Rendre hommage à un poète, rien de plus facile ! Il suffit de feuilleter ses textes, de les laisser nous parler, de les écouter… Voici, extraits de « Poèmes au tournesol »
« La poésie pour moi
Un cri d’amour
Une affaire de mariage entre le verbe et la chair
Le temps affamé muselé »
Ou encore, cet Avant-Poème disant l’essentiel de sa vie, de la nôtre aussi :
« Après chaque levant un autre levant
La force d’un présent
Intérieur
Fulgurant
Et l’entrée Glorieuse
Dans le port
Indéfiniment »
Et tous les autres à découvrir, à lire, à relire… recommencer avec le poète la joie de chaque jour offerte. Ils sont tous si beaux, si clairs, les mots de celui pour qui « la vie un poème sans fin » ne finira jamais.
Je retrouve au dos d’une lettre, ce court poème fulgurant :
« Ombre difficile
J’avance chaque jour
Les mains dans la lumière »
Joyeuse lumière comme celle de ce jour de Pâques. Il n’est pas mort le Poète.
(Monique MERABET, 31 Mars 2013)