Faux départ (IX)
(Monique MERABET)
Du sommeil, j’attends la vague,
le mascaret
qui viendra m’arracher aux racines du temps
pour suivre le fleuve tranquille
de noir velours.
Les bruits s’estompent
jusqu’au murmure,
jusqu’au néant.
Entre les parois lisses
des rives vernissées
le radeau glisse
dans le silence de la nuit…
Vers le sable d’un rêve
où l’esprit aborde et s’apaise,
vers le bouillonnement
d’un chaotique cauchemar.
Obstacles vite évités, vite oubliés,
le voyage s’éternise
dans sa fluide vacuité
vers l’œil presque invisible,
le chas originel,
passage intemporel vers le sanctuaire
de la source de vie.
Puis le silence se déchire.
Du monde, la rumeur
prend forme et s’amplifie.
Sur l’écueil d’un réveil