Il nous faut regarder

Publié le par Monique MERABET

Réponse à LA MAYYA ET LE MALI

 

 

                                                                          Lundi, 28 Juin 2010,

 

                                       Chère Blog B.

 

Après Haïti, le Mali et ce « tant de choses à faire » qui me remplit soudain de malaise. Ces pays souvent d’anciennes colonies que les riches de la terre ont exploité jusqu’à leur faire douter de leur force et de leur vitalité. Tous ces pays d’Afrique et d’ailleurs qui ont du mal à … Du mal à quoi faire, au fait ? à nous ressembler ? à entrer dans le grand monde de la consommation et de l’anéantissement spirituel ?

Tu vois, le genre de confusion, de culpabilisation que cela entraîne chez moi… Mais je sais que rien ne sert de se lamenter surtout quand je resterai, assise là bien tranquille à siroter mes livres et à semer mes petits cailloux d’écriture évanescents.

Parfois un peu de sagesse me revient. Aussi j’arrête là mes lamentations. Il me souvient de ce texte de Jacques BREL si beau, si sage… et de mon ciel d’aujourd’hui si bleu.

 

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IL NOUS FAUT REGARDER

(Jacques BREL)

 

Derrière la saleté.
S'étalant devant nous
Derrière les yeux plissés
Et les visages mous
Au-delà de ces mains
Ouvertes ou fermées
Qui se tendent en vain
Ou qui sont poings levés
Plus loin que les frontières
Qui sont de barbelés
Plus loin que la misère
Il nous faut regarder

Il nous faut regarder
Ce qu'il y a de beau
Le ciel gris ou bleuté
Les filles au bord de l'eau
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient

Par-delà le concert
Des sanglots et des pleurs
Et des cris de colère
Des hommes qui ont peur
Par-delà le vacarme
Des rues et des chantiers
Des sirènes d'alarme
Des jurons de charretier
Plus fort que les enfants
Qui racontent les guerres
Et plus fort que les grands
Qui nous les ont fait faire

Il nous faut écouter
L'oiseau au fond des bois
Le murmure de l'été
Le sang qui monte en soi
Les berceuses des mères
Les prières des enfants
Et le bruit de la terre
Qui s'endort doucement.
Les berceuses des mères
Les prières des enfants
Et le bruit de la terre
Qui s'endort doucement.

 

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Publié dans Echanges entre blogs

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B
<br /> <br /> Sagesse à lire et à chanter!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci de partager avec moi ce beau texte de Brel. Pour moi, c'est un de ses plus beaux textes. D'ailleurs j'aime beaucoup ses chansons de la période "Abbé Brel". Ensuite il a eu comme honte de<br /> parler de "beaux" sentiments mais ces textes-là sont très touchants parce qu'on les sent très authentiques. Moi je ne vois pas pourquoi il faudrait avoir honte de "voir ce qu'il y a de beau".<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> Certainement, il nous toujours regarder. Meme quand ces choses odieuses crèvent les yeux, nos yeux. Il nous faut toujours regarder de l'avant. Merci pour ce texte bourré d'espoir. Toutes mes<br /> félicitations. Et plein de bisous à toi.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci pour ta visite Jean Frantz<br /> <br /> <br /> Bien sûr, il faut regarder vers l'avant. Il n'y a que cette manière pour avancer. C'est le sens de ce beau texte de Brel qui me ramène un peu à l'univers des haïkus où moi je m'efforce<br /> justement de "regarder" les merveilles qui nous entourent. C'est ce qui donne force et courage pour pouvoir rebondir.<br /> <br /> <br /> <br />