Jour d'hiver
en Juillet
le benjoin perd ses feuilles
mon dos s'en souvient
Samedi 3 Juillet 2010
Chère Blog B. ,
C’est l’hiver. Mes fibres de soixante-et-un an (mais l’âge ne fait rien à l’affaire dirait Brassens : quand on est mûr, on est mûr) le ressentent davantage cette année. Mon cou ne supporte pas ce petit vent frisquet qui lui murmure « Tu vas prendre froid… prendre froid… »
Me voilà devenue vieille, tout engoncée que je suis dans d’inhabituels pull, foulard, chaussettes. Peur de m’enrhumer : voilà où j’en suis aujourd’hui.
Cela me rappelle Maman ou Grand-mère ces « empêcheuses de tourner en rond » aux yeux de la jeunette que j’étais… il n’y a guère… il n’y a pas si longtemps … Ah ! Si quand même !
Elles serinaient à nos oreilles de petites imprudentes : « Ne sors pas sous la farine de pluie sans te couvrir la tête, ne reste pas dans le courant d’air… » Et maintenant, c’est mon tour. La boucle est bouclée.
Puis ce matin, ces contorsions pour enfiler la paire de socquettes (préférables à chaussettes ; socquettes, ça fait petite fille, je me sens plus légère d’un coup), et ce manque d’équilibre si mon pied heurte le moindre caillou, la moindre surélévation.
La faute à mes chaussures. Assurément.
J’en profite pour lancer un appel. Quelqu’un a une adresse d’un marchand de chaussures « confortables » qui fait du 35 ? Confortables… doux euphémisme pour qualifier ces inélégantes chaussures sans talon, sur coussin d’air (sic)… orthopédiques en quelque sorte. Seigneur !
Je t’embrasse. Profite bien de pouvoir gambader sur le sable si doux de la plage…
Blog M.
PS: Ma seule consolation (?), c'est que je ne suis pas seule au bord du chemin. Comme en témoigne ce haïku picoré dans le beau recueil collectif des Editions L'iroli "La lune dans les cheveux":
elle veut se coucher
besoin de ses deux mains
pour allonger les jambes
(Catherine Belkhodja)