L'arbre du dernier savoir

Publié le par Monique MERABET

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(Publié aux éditions de l'Interdit)

 

L’ARBRE DU DERNIER SAVOIR

(Quatrième de couverture)

 

Une drôle de planète qui ressemblerait un peu à celle que nous connaîtrons bientôt, si personne ne fait rien : envahie d’ordures et de gratte-ciels sans nombre ; avec un ciel toujours bleu, mais d’où ne vient jamais de pluie ; et des hordes d’enfants pauvres, qui ne peuvent même plus imaginer d’autre monde. Lequel se rapetisse inexorablement comme une peau de chagrin. Pourtant, au milieu de cette terre sans espoir, un arbre immense, dont personne ne sait le nom, s’est mis à pousser un jour. Á son ombre, une petite fille et un enfant muet, qui écoutent un étrange vieil aveugle, venu d’un autre temps. Á eux trois, finiront-ils par retrouver la dernière forêt, seule capable de renverser encore le cours des choses, de faire resurgir cette grande voix du temps, qui les appelle vers les sources du bonheur ? La parole mystérieuse de l’Arbre saura-t-elle les guider vers ce tout dernier savoir, depuis si longtemps oublié dans la mémoire des hommes ?

 

Alain Sebag, par sa verve littéraire, jongle habilement avec les mots d’où émane une poésie riche, vivement précise et séduisante qui transporte le lecteur dans un au-delà… des mots.

 

Et voici mes impressions de lecture...

 

« L’arbre du dernier savoir » : une sorte de vavangage poétique dans lequel j’ai plongé avec délice.

Vavanguer, vavangage… expressions tirées du Créole Réunionnais et qui évoquent une errance, un vagabondage plutôt attribué à la pensée. Oui, vavanguer est bien le terme le mieux approprié pour décrire cette œuvre d’Alain SEBAG qui échappe à toute classification littéraire. Et littérale puisque l’Arbre qui est le pivot du livre, tour à tour manguier, magnolia ou cèdre n’appartient pas à une espèce spécifique.

Si on se fie à la quatrième de couverture, on peut tenter de ranger cet ouvrage dans la catégorie Science-fiction puisqu’il se déroule dans l’environnement apocalyptique d’une fin de monde enfoui sous les ordures et livré à un inquiétant Docteur Folamour qui rêve de refaire la vibration primordiale (le bing bang ?) à sa manière.

Mais ces éléments n’occupent qu’une place restreinte dans la trame du récit. Il n’y a pas vraiment d’histoire non plus d’ailleurs, les personnages évoluent dans une quête chaotique qui n’a pas clairement de fin et qui entraîne le lecteur dans une spirale erratique envoûtante.

Cela dit, s’il ne s’agit pas d’un véritable récit construit suivant une logique romanesque, le livre bruisse de ces histoires merveilleuses confiées aux oreilles des enfants par cet étonnant vieil homme issu de l’arbre. Le lecteur, lui, n’a qu’à les imaginer ou plutôt écouter ce que les arbres, les vrais ont à lui dire.

L’arbre, les arbres… voilà d’ailleurs les personnages principaux, essentiels, de ce qui prend parfois l’allure de conte initiatique pour l'héroïne, la petite Alizée qui grandit.

Cependant les épisodes initiatiques restent eux aussi du domaine des limbes de notre inconscient collectif, de cette forêt archaïque qui rassemble toute notre magie perdue. C’est d’elle que viendra le salut.

« L’arbre du dernier savoir »… serait-ce une fable écologique bien dans l’esprit du temps ? Ou plutôt un cri, un appel, un espoir, afin de préserver notre essence profonde, afin de réenchanter notre monde suivant l’expression consacrée d’une amie-fée ?

Pour ma part, j’ai vécu la lecture de ce livre comme un magnifique voyage (vavangage) poétique jusqu’au plus profond de l’âme du monde. Un périple intime aussi puisqu’il m’immerge au cœur de mes intuitions devant les mystères de la Vie, de notre destin d’humains.

Il faut le suivre cet arbre du dernier savoir, cet arbre du premier savoir aussi, suivre la musique des feuillages. Le suivre et l’écouter afin de réintégrer notre essence originelle, notre qualité d’être à la fois unique et simple élément d’un tout précieux et inviolable.

Merci à l’auteur de nous avoir offert tout cela, ce livre à lire et à relire surtout pour retrouver ce magnifique poème-hommage qui égrène ses incantations au fil des pages : la poésie de l’arbre. Je ne peux résister au plaisir d’une citation :

« Mes livres de vent aux senteurs écumeuses… »

Mais j’aurais bien des lignes, des paragraphes, des pages à citer…

(Monique MERABET)

 

 

 

 

 

Publié dans ARBRES

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