L'île du non retour
Premères impressions de lecteurs:
aujourd'hui, Claude GUILLON
L’ILE DU NON-RETOUR
Monique Mérabet avec son dernier ouvrage : L’ÎLE DU NON-RETOUR nous donne à déguster un fruit riche des saveurs d’une maturation parfaite. Ce livre longuement travaillé est issu d’une collaboration transgénérationnelle réussie qui vise à célébrer la mémoire de Censée l’aïeule méconnue de Monique Mérabet et de Françoise Lucas. Celle-ci a su par ses œuvres hybrides rendre l’essence même du métissage qui imprègne le recueil. Evocateurs à la fois de l’Art Africain moderne et traditionnel, le graphisme et le choix des couleurs rendent parfaitement compte de l’atmosphère qui baigne cette île autant fantasmée que réelle. Les exemples les plus saisissants sont pour moi le portrait de Censée et le Danseur malgré lui.
On est fort loin ici des dérives larmoyantes ou revendicatrices qu’amène bien souvent le sujet abordé. Pour autant les faits restent présents avec toute l’âpreté, la violence et la douleur qu’ils impliquent. Mais l’auteur a préféré mettre l’accent sur la richesse humaine née de toutes les imbrications voulues ou subies par les uns et par les autres. Ses textes sont le fruit de sentiments passés au tamis d’une pensée posée et approfondie qui écarte tout pathos et toute haine pour aboutir à un état serein : l’acceptation de soi et des autres.
Les jours où l’on ressent l’île comme un piège il suffit de se plonger dans L’ÎLE DU NON-RETOUR et comme par magie renaît l’espoir d’un lendemain pour des âmes pacifiées et tellement plus humaines.
Claude GUILLON-LABETOULLE
Sept 2010