Le chrysanthème de Noël (IX)
IX
« Chacun voit Noël à sa porte », songea la petite fleur qui ne tenait pas du tout, elle, à demeurer terra incognita.
Du coup, elle faillit refuser tout net quand lorsqu’un timide mouton, à la toison d’un blanc étincelant, lui aussi, sollicita l’autorisation de donner son avis sur la question.
Il avait cependant l’air si attendrissant, qu’elle l’écouta, surprise de l’entendre proférer, en bégayant d’émotion :
« Pour moi, la couleur la plus belle, c’est le vert ! Noël est une prairie d’émeraude chatoyant, un moelleux tapis de mousse sur lequel les pieds agiles des bergers et des bergères frétillent d’impatience d’aller danser quelque musette. »
Et puis, ajouta-t-il naïvement, « c’est si bon l’herbe fraîche ! » Ce qui fit s’esclaffer de rire toute l’assistance.
(Monique MERABET)