Le chrysanthème de Noël (VIII)
VIII
Les flocons de blanche ouate qui s’accrochaient aux aiguilles du sapin de Noël et parsemaient le sol environnant, n’appréciaient guère toute cette agitation autour de la fleur. Ils prirent un air sévère pour admonester leur entourage :
« Vous ne rêvez que de paraître ! Pourquoi vouloir troquer votre virginale beauté contre le mirage de couleurs de pacotille ? Regardez nous. Nous sommes nés tout blancs et nous en sommes satisfaits. Est-ce que vous imaginez la neige fondant en flaques bleues, rouges ou vertes ? Ce serait du propre !
Non ! Noël est blanc… et se doit de garder cette blancheur. C’est à la mémoire humaine d’y broder tout un vitrail de souvenirs, un arc-en-ciel de sensations, un abécédaire de traditions. Votre poète manquerait-il d’imagination ? »
(Monique MERABET)