Le jour de l'iris
LE JOUR DE L’IRIS
Bleu iris
en arrière-plan
liseron
Ce bleu, j’ai dit… ce bleu inhabituel du ciel… Il doit se faire tard ? C’est le printemps ?
Mais à la réflexion, rien de tout cela : je me suis levée à la même heure que d’habitude ; et c’est la matinée la plus fraîche de la saison (15 degrés à Saint-Denis !) m’informe la radio, l’hiver n’est pas fini.
Bleu, c’est ma fête aujourd’hui ! Je m’appelle Iris, c’est mon nom secret, le prénom que j’ai choisi… Et les iris de ce matin pas encore ouverts malgré ce bleu trop bleu. Je les ai remarqués tout de suite en ouvrant mes volets depuis le balcon, bouquets de lumignons aux bractées soigneusement repliées. Je les ai vus et j’ai couru pour ne pas rater l’événement !
Clochetons d’iris
l’éblouissement tiendra-t-il
dans mon haïku ?
Je les ai contemplés, retenant mon souffle : prêts à s’ouvrir, pas encore ouverts, hésitants à s’épanouir à cause de la fraîcheur trop vive peut-être…
J’ai grondé la chienne, béotienne qui gambadait, n’ayant que ses traces de chat dans la tête.
Le chien trop près
souffle d’air qui fait se déployer
une fleur
Sous mes yeux éblouis, enfin, voir naître une corolle, percevoir le mouvement des pétales qui se tendent, qui s »ébrouent, qui s’étalent… participer en quelque sorte au mystère d’une éclosion : mon rêve secret, ma folie. Je suis comblée aujourd’hui.
L’iris déployé
jusqu’au cône fuchsia
d’une belle-de-nuit
L’ombre de l’oiseau est revenue se nicher dans l’angle de lumière projeté sur le mur. Et elle chante, cette ombre et soudain je la comprends.
Iris du matin
ou l’amaryllis
-tip, tip, tip, fait l’oiseau
Penser à photographier aussi l’amaryllis d’aujourd’hui, libérant chaque jour un peu plus de rose ; et aussi cette inflorescence de ma plante aquatique dont je ne suis pas sûre du nom.
Vivre l’émerveillement de ce jour comme l’Amen, l’Alléluia d’une fête immanente. Bleu de vie !
(Monique MERABET, 29 Août 2012)