LE KUKAÏ DU FESTIVAL
(image Monique)
LE KUKAÏ DU FESTIVAL
(Monique MERABET)
Samedi 12 Décembre 2009,
Depuis quatre jours le Festival du Livre et de la BD de Saint-Denis (Réunion) offre ses stands colorés aux visiteurs. Éditeurs, libraires, illustrateurs, auteurs… se sont mis « en quatre » pour attirer les lecteurs de tous âges. Et se côtoient le long des travées, amateurs de BD, de Policiers (les deux axes principaux de ce Festival) ou plus simplement des fans de livres et d’écrit.
Pour la première fois à la Réunion, le haïku y a sa place grâce à la présence d’Isabel Asunsolo, éditrice venue de Beauvais afin de faire découvrir les trésors des haïkus qu’elle publie. Tour à tour intéressés, intrigués, amusés, nombreux sont ceux qui ont apprécié le charme de ces petits textes si brefs et si denses à la fois.
Pour la première fois aussi, un Kukaï a réuni sept femmes amateurs de haïkus, chacune ayant apporté trois haïkus choisis parmi leurs propres écrits ou parmi ceux d’auteurs haïkistes chevronnés. Les vingt-et-un haïkus anonymes ont ensuite fait l’objet du choix individuel d’un tiercé de textes, chaque participant se devant ensuite commenter ses choix : un échange agréable et riche.
C’est seulement à ce stade que sont dévoilés les noms des auteurs, chacun d’entre eux pouvant alors expliquer son écriture.
Les haïkus suivants ont été cités en trois fois :
Visage d’argile
la mahoraise se mire
dans son portable
(Isabel Asunsolo)
La plaine au loin
relève sa jupe
et touche le ciel
(Henri Brunel)
Ensuite six haïkus ont été cités deux fois :
Le voleur a tout pris
sauf la lune
à la fenêtre
(Ryokan)
Retraitée –
dans le pot les stylos rouges
se dessèchent
(Monique Mérabet)
Le ronron du tic-tac déçu
il prend racine
devant la télé
(Frédérique Ulrici)
Rêve de ballons
rompre un jour leur licol
rejoindre la lune
(Joëlle Brethes)
L’écran des ricins
jour après jour le lampadaire
rapetisse
(Monique Mérabet)
Sèt foi la tourné
ma lang dan la boush
moin la manj « mafane »
(Isabel Asunsolo)