Le poème du jour (1)
Fausse ballade pour faux poète
Mes vers ne sont que fleurs des champs
Je rêvais jardin de lumière
Ramage de soie et d’argent,
De féerie, de frais bestiaire ;
Ma rime en humble messagère
Parfume l’ombre d’un instant,
Évanescente, passagère,
Mélancolie d’un rêve errant.
Mes odes sont balbutiement.
Je rêvais musique des sphères
Et symphonie pour le printemps,
Arpège attirant du mystère.
Mes notes sont d’un limonaire,
Cris plaintifs de l’engoulevent,
Un pleur, pas même une prière,
Mélancolie d’un rêve errant.
Mon chant s’enlise en sentiment ;
Je rêvais cascade légère
Fine écume sur l’océan,
Nuage ébouriffant l’éther.
Mais les mots ont un cœur de pierre
Quand ils sont de chair et de sang,
Litanie bien trop familière,
Mélancolie d’un rêve errant.
Je suis le poète éphémère.
Mes vers s’effacent dans le temps.
Mes étoiles meurent poussière,
Mélancolie d’un rêve errant.
Monique MERABET