Les dix mots (1)
La Semaine de la Langue Française se déroule du 20 Mars au 27 Mars 2010. Pour le Club Pat' pantin, il s'agit de jouer avec les dix mots choisis:
Baladeur
Cheval de Troie
Crescendo
Escagasser
Galère
Mentor
Mobile
Remue-méninges
Variante
Zapper
Et pour commencer, quelques exercices de style…
(image Flickr)
(Marie-Noëlle RIVIER)
Dans quelle galère je suis ! De mobile en baladeur, je suis devenu mentor n’arrêtant pas de zapper à « remue-méninges » !
Mon délire va crescendo, variante de la folie douce !
J’escagasse mon Cheval de Troie sur le damier pour qu’il avance mes pions !
(Monique MERABET)
20 Mars 2010,
Comme chaque année, je m’installe pour la grande opération de remue-méninges qui consiste à greffer dans un texte pétillant ces fameux dix mots choisis pour la Semaine de la Langue Française.
Une véritable galère ! Surtout que, pour moi la gageure est de ne pas zapper : j’ai à cœur de les placer en totalité.
La première tâche consiste à dénicher un sujet à traiter. J’ai toujours rêvé de compléter les « exercices de style » de Queneau par une variante à ma façon. Ah ! Choisir le célèbre écrivain comme mentor, quel pied !
Hélas ! Plus facile à dire qu’à faire… Cette histoire d’autobus ne m’inspire guère. Rien ne vient. Je griffonne, je rature. L’énervement va crescendo.
Commencent à m’escagasser ces diaboliques expressions qui n’ont rien de commun entre elles et que je dois agencer le plus naturellement possible, cela va de soi !
Une idée loufoque vient me visiter. Et si je me contentais de les écrire sur des cartons que j’accrocherais au hasard sur du fil de fer. Réaliser un mobile !
L’idée me réjouit comme celle d’un cheval de Troie glissé dans la jungle des maudits dix mots.
Bon… Puisque je n’ai plus qu’à me tourner les pouces, je rajuste les écouteurs de mon baladeur et me plonge
avec ravissement dans la Symphonie inachevée…
EXERCICE DE STYLE (III)
Voici en premier le texte de Queneau. J’ai choisi le plus « basique »
« Un jour vers midi, du côté du parc Monceau, sur la plate-forme arrière d’un autobus à peu près complet de la ligne S (aujourd’hui 84), j’aperçus un personnage au cou fort long qui portait un feutre mou entouré d’un galon tressé au lieu de ruban. Cet individu interpella tout à coup son voisin en prétendant que celui-ci faisait exprès de lui marcher sur les pieds chaque fois qu’il montait ou descendait des voyageurs. Il abandonna d’ailleurs rapidement la discussion pour se jeter sur une place devenue libre.
Deux heures plus tard, je le revis devant la gare Saint-Lazare en grande conversation avec un ami qui lui conseillait de diminuer l’échancrure de son par-dessus en en faisant remonter le bouton supérieur par quelque tailleur compétent »
Variante 1 (Monique MERABET)
Un jour vers midi, du côté du parc Monceau, sur la plate-forme arrière (elle était mobile je crois) d’un autobus à eu près complet de la ligne S aujourd’hui 84, (Ah ! c’est galère ces changements de dénomination !), j’aperçus un personnage au cou fort long qui portait un feutre mou entouré d’un galon tressé au lieu d’un ruban… à moins que ce ne fut le cordon de son baladeur, je ne sais pas trop. Cet individu interpella tout à coup son voisin, le traitant de Cheval de Troie en prétendant que celui-ci faisait exprès de lui marcher sur les pieds chaque fois qu’il montait ou descendait un voyageur et que cela commençait à l’escagasser grave. Il abandonna d’ailleurs rapidement la discussion qui allait crescendo pour se jeter sur une place devenue libre.
Deux heures plus tard – j’ai dû zapper quelques
épisodes – je le revis devant la gare Saint-Lazare en grande conversation avec son mentor qui lui
conseillait de diminuer l’échancrure de son par-dessus en en faisant remonter le bouton supérieur par un tailleur compétent. Entre nous, cette variante vestimentaire ne méritait pas une telle séance de remue-méninge.
Et si le coeur
et la plume vous en disent... vous pouvez proposer vos propres versions