Les mangues
LES MANGUES
Nuit de nouvel an
dans la fumée des pétards
les étoiles tremblotent
L’esprit un peu embrumé à cause de la nuit trop courte (en sommeil), je me demande soudain : « Qu’ai-je donc de nouveau à noter ce matin ? »
Le bleu du ciel ? si intense qu’il éblouit ma rétine. Bleu d’une journée d’été qui sera chaude. Au fait, il serait bon de regarder où se balade la dépression de ces derniers jours.
Premier Janvier
la mangue dans l’herbe
2011 ? 2012 ?
Parler de cette mangue : grosse jaune doré et paraissant si ferme dans l’herbe, appétissante ! Pour le moment, le manguier distribue ses fruits au compte-mangues : une ou deux par jour, de quoi consommer avec modération, savourer.
Chez Huguette, les pié d-mang maison (mang karote, maison rouge) sont plus généreux. Trop généreux. Même si la famille, les amis en profitent largement (n’est-ce pas Pablo ?), il faut en jeter, les laisser pourrir.
Mais à quoi bon se lamenter ? Comme si un arbre n’avait pour destinée que de nous procurer, à nous humains, de quoi nous rassasier… mais pas plus !
Naturellement notre anthropocentrisme nous induit en erreur. Le manguier grandit, fleurit, se charge de fruits, indépendamment de notre volonté. Ses mangues ne nous sont pas dévolues… parce que nous avons planté un jour un arbrisseau.
Les noyaux ont pour fonction de perpétuer l’espèce et s’ils sont si nombreux c’est par souci d’augmenter les chances de prendre racine si possible loin de l’arbre-mère. Alors si une grande quantité de mangues finit en humus, c’est tout à fait naturel.
L’homme veut toujours régenter la nature comme s’il en était le maître.
Ce matin, sur la radio du dimanche, j’ai entendu mentionner un poème de Lucrèce, De natura rerum… Le poète latin développe l’idée que rien n’a été créé pour telle ou telle fonction humaine mais que nous utilisons au mieux cet arrangement aléatoire d’atomes qui différencie un être d’un autre être. Il parlait de nos organes, mais l’idée ne peut-elle s’étendre à tout ce qui nous entoure. Rien n’a été créé pour notre usage spécifique et nous devons adapter nos besoins à ce qui nous est offert pour y subvenir.
Brise du matin
l’heure où les iris frémissent
sans penser à moi
(Monique MERABET 1er Janvier 2012)