Octobre
OCTOBRE
Qu’est ce qu’il lui prend à notre mois d’Octobre pour régresser ainsi en coup de froid, en coup de vent ?
Moi qui avais déjà rangé sweater et chaussettes…
chaussettes à la main
je joue à me faire froid
aux pieds
Ah ! ce vent frais, que je n’ose dire froid… ce ne serait pas décent. Je pense à ceux de là-bas, d’outre-mer, qui commencent à ressentir la baisse des températures automnales en même temps que les jours raccourcissent.
alizés d’octobre
son premier automne à Pau
elle sort sa polaire
Bien sûr, je n’ai pas de quoi me plaindre à Saint-Denis. Mais aujourd’hui, j’ai la tentation de le dire froid ce matin d’Octobre. Le froid de la déception après les iris, les pendulas, les fleurs ds manguiers et ces mangues déjà jaunes au marché du vendredi, et ces petites pêches de plein champ que j’ai dégustées…
Au fond, c’est toujours par comparaison que nous ressentons le plus ou moins chaud, le plus ou moins froid, le laid, le beau.
ène ti bruine i lèv
la fré oboute mon doi d-pié
sa lo moi Oktob ?
Et la pluie qui s’en mêle, en plus ! J’ai suivi l’avancée des nuages gris, les blancs étant repoussés vers l’oust, aux confins de mon horizon. Mais la pluie s’est vite tue, ne laissant que cet archipel de gouttes sur la feuille luisante d’une plante grasse. La pluie s’est rappelé qu’elle n’était pas de saison : elle n’a duré que le temps d’un souvenir de ces hivers du Plate, ces hivers où ils étaient encore là.
après la pluie
j’ai vu des fleurs
au lilas de Perse
Au soleil retrouvé, le jardin se découvre soudain une riante physionomie et les oiseaux me reviennent, sillonnant l’espace de leur vol rapide, jacassant autour du riz de la veille, se livrant à de mystérieuses acrobaties dans les ricins tressautants. Les oiseaux ont-ils des jeux d’enfant ? Connaissent-ils ces paris innocents, savoir qui, qui, qui… sera le meilleur, le plus fort ?
au bout du rameau
quel moineau va résister
le plus longtemps ?
(Monique MERABET, Octobre 2011)