Parenthèse d'automne (10)

Publié le par Monique MERABET

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HALLOWEEN

 

 

 

Halloween… l’étrange fête, plongeant au fond d’un inconscient de terreur et de mort. Hier, un adolescent de 16 ans a été poignardé près de son lycée, au Port, à la Réunion…

Halloween… J’étais invitée à un « goûter halloween » où les fillettes arboraient des têtes de mort dans les cheveux, des araignées ou une « glace empoisonnée » en pendentif. Nouvelle civilisation de gadgets…

 

Halloween à l’hôpital

pour les contes péi

un maquillage citrouille

 

Á l’hôpital de Saint-Paul, on nous a demandé de venir fêter « halloween » avec les enfants en leur racontant des contes créoles, question de ne pas laisser détrôner notre endémique Granmèrkal, sans doute !

Nous avons trouvé les enfants dans une salle décorée de ballons orange et de citouilles et le gâteau de rigueur était tout « citrouille » lui aussi.

Une jeune fille nous a assuré que le 31 octobre, les morts sortaient du cimetière ! C’est vrai que si l’on suit la tradition réunionnaise, les nuits autour du 1er Novembre (toujours fête des morts dans l’inconscient collectif) sont des nuits où les zavan rôdent. Les légendes créoles sont souvent terrifiantes et se basent sur des histoires de possession, d’âmes errantes, de « bébêtes » toutes plus maléfiques les unes que les autres. Bien dans le ton de la vraie « halloween », certainement… 

J’ai mis ce jour-là une robe aux tons « citrouille », cependant je ne suis pas très convaincue du bien fondé de l’importation de cette coutume américaine, même édulcorée en ne retenant qu’une occasion de déguisement et de bonbons glissés aux enfants…

Elles se perdent les traditions. Elles ne peuvent que mourir puisque la transmission familiale ne se fait plus. Dans un hommage aux nénènes du temps passé, j’avais écrit en 2001

… aux enfants perdus de nos cités peu sages, les trésors de leurs cœurs manqueront à jamais, face aux télés sans âme qui les ont remplacées

(in Contes à temps perdu Editions UDIR)

Que dire aujourd’hui à l’ère du « tout écran »

 

Son bébé a pleuré

deux heures d’affilée

c’est sur Facebook                  (in 3 feuilles sur la treille Éditions Liroli 2012)

 

Quant à la notion de « fête », je préfère les rencontres impromptues placées sous le signe de l’amitié et… de l’écriture ! Comme cette soirée à Beauvais en la chaleureuse compagnie des quatre commères de lirécrire. Dominique, Catherine, Françoise, isabel, merci pour ces joyeuses agapes gastronomiques (tout fait maison, naturellement) alliant le gaspacho, l’omelette de pomme de terre, la terrine de sanglier… et le champagne venu tout droit des vignes de Catherine !

Nos quatre dames ont écrit ensemble un roman « Le rayon du bas » qui paraîtra bientôt et où il est question de dame mauve et de bibliothèque… à suivre !

 

Nuit beauvaisienne

Parle-nous en créole !

Mi rakonte Granmèrkal

 

Au dessert, je leur ai lu « Lo shodron Granmèrkal » une aventure traditionnelle de notre endémique sorcière. Pas si endémique que ça, notre Mèrkal, évidemment ! Ainsi Françoise a-t-elle retrouvé dans ce personnage de vieille  maléfique, la sorcière qui terrorisait son enfance… nos cultures sont si semblables lorsqu’on les regarde au plus profond des légendes et des mythes.

 

(Monique MERABET, 31 Octobre 2012)

Publié dans Haïbuns

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M
<br /> +<br /> <br /> <br /> Im raconté ce c'étoi la résistance , sabotaches et aut attacs<br /> <br /> <br /> +<br />
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M
<br /> <br /> Mi konpran pa!<br /> <br /> <br /> <br />