Parenthèse d'automne (11)

Publié le par Monique MERABET

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LES PORTES DU CIMETIÈRE

 

 

 

 

 

Face contre terre

la fleur d’iris

que je m’en souvienne !

 

Aujourd’hui, je me réapproprie les iris, seule fraîcheur de mon jardin assoiffé.

Jour de Toussaint… toujours intimement lié au Jour des morts, il reste pour moi le Jour des Cimetières, le jour du souvenir.

Curieusement, malgré la proximité du cimetière de Piton Saint-Leu où reposait mon frère mort à ma naissance et les fréquentes incursions dominicales aux Avirons, berceau de la famille, les visites aux tombes familiales n’étaient pas de mise à toute autre époque de l’année.

Le cimetière était un lieu clos qui n’ouvrait ses portes qu’au temps de Toussaint sur un vaste va-et-vient de visiteurs : il n’était pas rare d’ailleurs d’y retrouver des cousins, ceux qui vivaient dans un coin éloigné de l’île et que je ne voyais jamais autrement.

Le cimetière ne faisait pas partie de notre vie de tous les jours : juste une parenthèse vite refermée pour le souvenir, ou pour confier à la terre un nouveau défunt, mais là, on ne s’y attardait guère.

Quant aux cimetières de France métropolitaine, ils me sont toujours restés… étrangers et je n’ai guère eu la tentation d’y pénétrer. Pas même pour une visite touristique, sauf bien entendu quand on y tombe de façon impromptue.

Comme à Aulnay en Charente où de curieuses pierres tombales en forme de sarcophages dessinent une nécropole étrange autour de l’Église. Autrefois, étape obligée des pèlerins sur le chemin de Compostelle, l’édifice fait partie du patrimoine des monuments historiques et je serais ridicule si j’avais la prétention d’en présenter les particularités architecturales… Je n’y ai passé qu’un court moment et ma mémoire n’a retenu que des détails éclectiques dont ces tombes s’étendant sans barrière au pied du bâtiment. Et puis ces curieuses croix recouvertes de motifs végétaux entrelacés.

 

L’ancienne église

Google et…

tout est dit

 

J’ai contemplé la belle perspective architecturale du monument ; j’ai admiré le beau porche et sa curieuse représentation de la crucifixion de Saint Pierre, la tête en bas ; j’ai découvert cette croix hosannière si particulière à ces régions des Charentes… Mais je me suis surtout intéressée au nom des oiseaux  tout noirs colonisant le clocher, à l’allure insolite des cyprès que l’on croirait modelés par l’art topiaire du vent et aux écorces vives des arbres vénérables.

 Et je suis restée perplexe au jardin de Villeneuve, chez mon frère…

 

Le banc formé

d’une pierre tombale

toutes ces feuilles mortes !

 

(Monique MERABET, 1er Novembre 2012)

Publié dans Haïbuns

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M
<br /> Intéressante description agrémentée de haïkus avec suffisamment de non-dit...<br /> <br /> <br /> Cordialement. Marcel.<br /> <br /> <br /> http://le-minimaliste.blogspot.com/<br />
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M
<br /> <br /> Bonsoir Marcel<br /> <br /> <br /> Merci de ton appréciation. J'ai un peu "bloqué" sur ce billet commencé depuis quelques jours et que je n'arrivais pas à terminer...<br /> <br /> <br /> Quant au non-dit... puisque Google dit tout, n'est-ce pas?<br /> <br /> <br /> <br />