Parfum d'orchidée

Publié le par Monique MERABET

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PARFUM D’ORCHIDÉE

 

 

 

Fleurs du caféier et leur parfum sucré… et les bonheurs de l’enfant d’autrefois à suivre les gestes de Grand-mère : la cueillette des cerises bien rouges au verger, puis le séchage au soleil et enfin, le concassage des « bogues » dans de grands mortiers en pierre ; les petites « aides » se lassaient  bien vite à manier le (lourd) pilon de bois.

 

premières fleurs

du caféier d’octobre

l’ombre en noir d’une grand-mère

 

Et ce matin, la surprise d’un parfum âpre me fait découvrir la floraison toujours inattendue des orchidées « tit pigeon ». C’est vrai, nous sommes en pleine mutation de saison,  nous allons indéniablement vers l’été. Cela ne pouvait échapper aux fidèles orchidées-baromètres !

 

le vent se lève

envolée blanche

d’orchidée

 

Un seul moineau sur la portée de fils électriques. Tiens ! Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelque temps, je n’en vois plus guère installés là. Peut-être la minute de silence pour cette hydre de feu qui fouaille les montagnes de l’île à la beauté évanouie en de sombres volutes :

 

navé la foré

y faisait bon,  y faisait frais

tite fleur fanée

 

tite fleur fanée… tite fleur fanée…Mes larmes n’y peuvent rien changer.

Hier, au marché, personne n’en parlait. Pudeur ? Indifférence ? Les conversations allaient bon train autour des fruits et légumes. J’ai acheté un mûrier. Il porte déjà quelques fruits rouges, noirs, pourpres sur mes doigts.

Comme d’habitude, comme si de rien n’était, comme si la disparition d’un pan du patrimoine de l’humanité n’avait pas d’importance. Pa la èk sa ! Anon fé sanblan…

 

sur cette radio

les auditeurs racontent

l’incendie  grand spectacle 

 

Je lisais aussi hier les passionnantes aventures des dragons de la saga de Robin Hobb (Les cités des anciens) : « Ah ! voilà qu’elle pleurait à présent, comme si pleurer représentait une solution à un problème… », s’exclame Sintara, la dragonne bleu ciel.

Mais les émotions qui me submergent en cette année aux deuils multiples, le sentiment de découragement, d’impuissance, de rage devant le désastre… ça n’se commande pas.

 

pensées vers l’incendie

l’éblouissement

d’un franciscéa

 

(Monique MERABET, 29 Octobre 2011)

 

Publié dans haïbuns

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C
<br /> <br /> Mi konpri pu, mi konpran pa...air connu. On nous avait expliqué à l'école que Néron était fou, peut-être! Doit-on en déduire que tant de siècles plus tard l'humain n'a pas progressé d'un<br /> iota. Les rêves du 'Patrimoine de l'Humanité' partent en cendres dans l'indifférence et la résignation générale. Mais suis-je bête, la végétation des hauts n'a aucune valeur<br /> marchande, quand les champs de cannes ou les super marchés brûlent on observe des réactions plus vives! triste monde sans pitié et sans chaleur( si j'ose dire). Nos larmes ne sont pas près<br /> d'éteindre le brasier.bises.claudee<br /> <br /> <br /> Dans ma cour les p'ti pigeons font aussi leur apparition.<br /> <br /> <br /> ronde des pigeons<br /> <br /> <br /> tutus blancs dans le vent<br /> <br /> <br /> là-bas le ciel rouge<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> On a beau être loin, c'est comme un parfum de désastre, masquant celui de l'orchidée, qui nous atteint  dans notre paisible Picardie, à l'écoute de ces nouvelles de chez vous.<br /> <br /> <br /> Que faire, sinon penser à vous et espérer...<br /> <br /> <br /> Mes amitiés à toi, Monique et à toutes les "plumes" de Pat Pantin.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci pour ton réconfort Anick. Je crois que la situation est telle que nous nous plaçons au-delà de l'espoir... Tant de méchanceté (les incendies sont volontaires et les incendiaires courent<br /> toujours et font des émules...) et tant d'impéritie de la part de nos responsables. Les secours venus de métropole arrivent bien tard...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> C'est beau ce que tu écris Monique, c'est terrible ce qui arrive, si seulement la pluie voulait bien venir aider les pompiers à arrêter ce fléau.<br /> Bises à toi<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci de tes réconfortantes paroles et de ton amitié Jocelyne. En de telles circonstances, on se sent vraiment otage de la méchanceté humaine. L'homme n'est vraiment pas à sa place sur cette<br /> terre!<br /> <br /> <br /> <br />